Le constat est souvent formulé en des termes identiques par les professeurs, les parents et les employeurs : « Ils veulent tout, tout de suite ».
Et de fait, l’avènement des technologies numériques a habitué les jeunes générations à obtenir une satisfaction immédiate.
Qu’il s’agisse d’obtenir une information, d’échanger ou de collaborer, les jeunes ont pris l’habitude d’accéder à leurs désirs en quelques clics. Il ne s’agit plus de rechercher une information, mais de la trouver. Le plaisir n’est plus dans le désir, mais dans l’obtention d’un résultat, d’une gratification instantanée.
Les demandes d’étudiants que je reçois frisent parfois la caricature de ce point de vue (Cf. copie d’écran ci-dessous).
Au delà, cette attente de rapidité pose deux questions fondamentales :
- Faut-il pour un encadrant (parent, manager, prof) rentrer dans le jeu du “tout tout de suite” et s’efforcer de répondre du tac au tac ?
A titre personnel, je ne le pense pas. C’est oublier la nécessité pour le jeune de gagner en autonomie dans sa réflexion. En d’autres termes, si Google / mon manager répond à tout instantanément, pourquoi ferais-je l’effort de réfléchir par moi-même ?
A noter, la position inverse des “5C” que j’ai eu l’occasion présenter ici n’est pas non plus satisfaisante.
- Comment gérer le sentiment de frustration lié à l’attente ?
Deux pistes me semblent possibles : d’abord, expliquer le “pourquoi” d’un délai, son utilité (ex : acquisition d’un savoir, consultation d’autres parties prenantes, réalisation d’une tâche préalable, etc.). Pour certains managers, ceci implique de sortir de leurs “routines” et d’aller chercher la réponse à des questions qu’ils ne se posent pas à titre personnel.
L’autre piste, simple mais rarement mise en place, consiste à associer les jeunes à des projets de changement afin qu’ils en perçoivent la complexité.
Et vous comment gérez-vous cette attente de rapidité ?