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Foxygen – We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic

Publié le 06 février 2013 par Wtfru @romain_wtfru

foxygen   (Jagjaguwar)

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Hier, Arman le magnifique vous parlait du très bon album de Unknown Mortal Orchestra sorti chez Jagjaguwar le mois dernier. Et bien on peut dire que le label d’Indiana se porte très bien en ce début d’année 2013 avec l’arrivée dans les bacs du second album du duo Foxygen, un an à peine après le premier bébé.
Il faut savoir d’entrée quelque chose sur les deux californiens, avec le fait qu’ils ont des dégaines vraiment discutables, c’est que ce sont des bosseurs acharnés. Depuis la création de leur groupe, Foxygen a enchainé les sorties très très anecdotiques avant d’arriver à percer. Et de se révéler au grand public aujourd’hui.

En même temps, il ne pouvait en être autrement vu le talent mélodique de ces deux types. Et le premier à avoir senti le potentiel à exploiter n’est pas le premier venu: Richard Swift, membre de The Shins et producteur en chef de cet excellent disque.
Les artistes/groupes d’aujourd’hui aiment aller piocher dans les références du passé pour les ramener au goût du jour. Foxygen ne s’embarrasse pas de ce genre de détails et s’il va lui aussi chercher dans la mémoire collective, c’est justement pour y rester. Autant tous les citer d’un coup, l’album renvoie directement à ce qui se faisait de mieux dans les années 60 et 70: Beatles, Stones, Dylan, Kinks, Sonics, Velvet Underground. Le tout délivré avec une délicieuse sauce psychédélique.
L’introduction In The Darkness plante le décor avec un air de guitare que n’aurait sûrement pas renié un McCartney du début tandis que No Destruction renvoie aux Velvet.

Mais attention de ne pas réduire le groupe à un vulgaire jukebox nostalgique d’une époque qu’il n’a même pas connu. Parce que si les clins d’oeil sont d’agréables moments, le groupe prend tout son sens sur des compositions certes influencées mais pleinement originales. On pense fortement au grand On Blue Mountain et ses six minutes de rock bien pensé ou aux relents pop du premier single, Shuggie.

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Foxygen – On Blue Mountain

Foxygen – In The Darkness

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Si la musique de Foxygen ne manque pas de milliers de petites choses très précises, elle n’en est pas pour autant élitiste ou excluante. Sam et Jonathan savent aussi servir dans le petit tube bien senti. Il suffit d’écouter une seule fois San Francisco pour qu’elle reste entre les deux oreilles toute une semaine, son refrain en tête. Même chose pour Oh Yeah, seul véritable pièce contemporaine du disque qui n’est pas sans rappeler, voire plus, MGMT.
Les comparaisons entre les deux entités ne manqueront d’ailleurs pas de fleurir avec l’exposition grandissante de Foxygen. Mais contrairement à ses ainés, les deux compères ne cherchent pas à raviver une flamme perdue en passant par l’électronique ou la modernité.
Non, les petits malins ont trouvé une autre parade absolument parfaite. Dans cette époque de culture de l’instant, ils ont bien compris que rien ne servait de faire des titres de 4 minutes si les dites quatre se ressemblaient. Chaque titre ici se termine rarement comme il a commencé, ou alors c’est qu’au milieu ça a évolué un maximum. Les morceaux sont tous découpées en plusieurs actes ravivant ainsi à chaque fois l’intérêt si notre petit cerveau pensait s’installer dans ses petits souliers tout doux. C’est notamment le cas sur les sus-nommés On Blue Mountain, Shuggie ou Oh Yeah.

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Foxygen – Oh Yeah

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L’album se termine en apothéose sur deux morceaux aussi différents que de qualités. C’est d’abord le titre éponyme qui vient clore les débats avec un esprit résolument rock, tendance Stooges. Ce morceau est l’occasion de dérider un peu nos deux bonhommes et de les faire sortir de leur coquille. Comme quoi on peut avoir une dégaine de geek-puceau et envoyer dans le gras au bon moment.
Puis vient le moment de partir, tout en beauté et comme on a commencé puisque là encore l’esprit Beatles n’est pas bien loin. Oh No 2, c’est le moment câlin, où on a envie d’aimer tout le monde à la folie, même les pires cons.

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Foxygen – We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic

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Véritable mille-feuille, ce We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic risque de marquer ce début d’année 2013 et peut être même plus. Il y a absolument tout ce qui fait les très bons albums: de la recherche, de la bonne influence, des mélodies, du style et ici en bonus, l’envie de ne pas se prendre la tête. Et c’est peut être ce dernier point qui est le plus important et permet à Foxygen de nous faire passer 40 minutes de très haute facture.
Revenez dans onze mois, l’album ne devrait pas être bien loin des premières places des meilleurs disques de l’année.

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4.5

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Tracklist
1. In The Darkness 2:01
2. No Destruction 4:57
3. On Blue Mountain 5:51
4. San Francisco 3:48
5. Bowling Trophies 1:48
6. Shuggie 3:22
7. Oh Yeah 5:12
8. We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic 4:27
9. Oh No 2 5:22

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