"On ne va quand même pas m'obliger à aimer un vin, sous le seul prétexte qu'il est "bio" !"
Partir de cette phrase sensée pour aborder ce sujet délicat (en France uniquement ?), c'est un peu partir d'un final pour aller cahin-caha vers un commencement.
On va essayer ici d'exprimer très sommairement, ce que peut ressentir, face à ces discussions souvent absconses, l'amateur dont le seul souci est de déguster un bon vin entre amis, autour d'une belle table, sachant déjà que son apport essentiel - l'alcool - est capable de quelques vilénies à partir de certains niveaux :-)
Bref : plus que jamais, le mot "modération" est en filigrane permanent du texte ci-dessous.
Tout d'abord, on aimerait que les ardents défenseurs du "bio" (qu'on ne m'en veuille pas si l'amateur que je suis met sous ce terme "bio" , les "nature", les "sans-souffre", les "chevaux à la place des tracteurs", les "fumiers à la place des chimiques", les "cuivres à la place des tambours" et je ne sais quoi de technique ou de soufre qui se crée naturellement ici ou là…) n'impliquent pas dans leur discours que les autres sont des mauvais, des méchants, des contre-nature, des inconséquents, des méchants à punir !
On ressent quand même, à lire certains papiers sur la chose, que certains nous disent : "vous ne savez pas ce qu'est, ce que doit être un bon vin, tordu que vous êtes de suivre ces goûts actuels pernicieux, chimiques et anti-écologiques qu'on vous fait admirer depuis des décennies ! Votre goût est pollué ! Faut repartir de zéro ! Aimer ce que donne une nature acceptée telle quelle, quitte à vous faire grimacer le temps nécessaire à votre rééducation. Ça vous rappelle les écuries ? Acceptez ! Ça vous faire faire des grimaces ? Ça passera !".
Bon, j'exagère un tantinet comme d'hab, mais on sent bien ici qu'on a dans cette école des "bio" quelques ayatollahs de belle pointure vous montrant du doigt avec mépris.
En même temps, il n'est pas question non plus de boire idiot. Comme on aime savoir ce que contiennent nos aliments, on peut comprendre une quête éventuelle de même nature pour le vin où seraient indiqués, en contre-étiquette, les ingrédients externes incorporés au vin à partir d'une liste simplifiée d'éléments majeurs pouvant avoir une incidence réelle sur notre santé ou sur l'environnement.
C'est un peu comme le problème des "choses" ingurgitées par les sportifs : à partir de quel moment, cela devient du dopage et jusqu'où ce ne sont que des aliments optimisant une condition physique ?
Sans donc partir des discours fumeux, complexes où l'amateur de base ne comprend pas grand chose (il suffit de relire ici ce qui a été écrit sur le soufre), on devrait se limiter à un mot clé : HONNETETE.
On peut demander à quelques sommités médicales n'étant pas forcément collectionneurs de grands crus (pour qu'on ne les accuse pas d'être "juge & partie"), de lister les produits (et les quantités pouvant réellement influer sur notre santé) qu'il vaut mieux fréquenter avec parcimonie, et ensuite que les domaines communiquent simplement en disant oui ou non s'ils appliquent ces limites. Lors du dernier WWS, le professeur David Khayat nous a dit bien des choses simples et sensées sur ce point.
Bref : d'accord pour boire plus intelligent. Mais qu'on nous évite les oppositions d'écoles sectaires et surtout qu'on oublie jamais le but final, fondamental, basique d'un vin : nous offrir du plaisir et de l'émotion, sans pour autant, naturellement détruire notre santé et sans nous rendre honteusement coupable de massacrer cette planète qui n'en peut mais !
Et qu'on évite de montrer du doigt ceux qui, depuis des décennies, font NATURELLEMENT de l'écologie sans le dire, dictés qu'ils sont par le simple bon sens paysan qui n'est pas si rare que ça !