L’éclairage des villes a longtemps été désiré, et c’est finalement une presque nouveauté. Les débuts des illuminations artificielles remonte à 1830 : l’éclairage urbain devient réellement efficace à partir de la 2e moitié du 19e siècle. Pourquoi ce rappel historique, se dit le lecteur ennuyé ? Pour vous rappeler, manants, qu’après cent années de triomphe absolu sur l’obscurité de la nuit, nous en sommes arrivés selon certains à avoir trop de lumière. Pour certains, cette débauche d’énergie lumineuse est devenue nuisible : elle perturbe les animaux, consomme de l’énergie précieuse, et empêche de voir les étoiles. Le constat doit être tempéré, bien sûr : les animaux sont perturbés par l’ensemble des produits de la société industrielle (extension des zones urbaines, des routes, automobiles, industrialisation, etc.), la lumière se voit, mais ce n’est pas elle qui dépense le plus d’énergie (regardez plutôt du coté des transports, du chauffage), et c’est la pollution qui diffuse la lumière, créant ces halos brunâtres qui masquent les étoiles.
Pourquoi tout ce laïus, vous dites vous, si vous n’êtes pas déjà partis faire un tour ? Parce que si, hier, on cherchait à allumer les villes, aujourd’hui on cherche à les éteindre. D’ou ma question : quels visages auraient nos cités si elles étaient moins éclairées ? Je vous remercie de me l’avoir posé : un aperçu de la réponse peut être trouvé dans des images d’époque, comme dans ce reportage photographique plongeant dans la Londres nocturne des années 30. Avant le Blitz, avant la loi sur l’air propre, avant le sodium, nous dit The Telegraph. [Londres] était une ville de ruelles lugubres, d’élcairage faiblard, avec ses allées interdites et d’occasionnelles lanternes de bienvenue, rappelle le journal. Mmmmhh… Plus d’ombres, plus de mystères, on y reviendra bientôt dans nos villes, vous verrez. Les images sont tirées d’un ouvrage paru en 1934, London Night, par John Morrison et Harold Burdekin
Via TheTelegraph