« Il avait beau être un prisonnier heureux, une corde reste une corde, peu importe celui qui la tient. »
Letty appelle son mari Nicky. Nicky travaille à l'ambassade d'Angleterre. Nicky et Letty sont parents de trois enfants. Nicky se suicide. Nicky était-il un traitre ?
L'été de l'ours est le genre de roman qui s'enroule autour de vous comme une couverture. Les pages, douces-amères, racontent la vie d'une famille dont le monde s'écroule. Plus de repères, terminé les certitudes, ceux sur qui l'on croyait compter, la vie avant et après.
J'ai aimé cette personnalisation du deuil, la façon dont chacun l'interprète, le vit, l'imagine pour pouvoir survivre. Les fantasmes d'un petit garçon, d'une adolescente et d'une adulte à partir de ce que l'on sait ou croit savoir.
La quête de la pièce manquante, la recherche de sens à tout prix. L'enfermement dans sa propre souffrance, ne plus pouvoir voir le monde autrement qu'avec ses propres filtres Et cette belle métaphore de l'ours, poétique, onirique et pourtant tellement logique.
Un roman à prendre dans ses valises.
Pocket, 473 pages, 2013, traduit de l'anglais par Florence Bertrand
Extrait
« C'était comme si chaque phrase contenait un mot de moins et chaque conversation était raccourcie d'une phrase. Pourtant, lentement mais sûrement, des paragraphes entiers commencèrent à disparaître de leur vie, et ils en étaient arrivés au stade où ils n'échangeaient des informations que lorsque c'était nécessaire. »