Source : Carte Le Parisien.fr avec l'AFP
Vous le savez, François Hollande, sans en avoir préalablement informé le parlement, avait pris dernièrement la responsabilité d’engager la France dans une intervention militaire au Mali : opération qualifiée de guerre contre le terrorisme. Dés les premières heures, nous suivions à la radio ou devant nos écrans TV, les bombardements aériens et les combats terrestres autour de l’agglomération de Konna, qui provoquaient quelque 148 morts chez les rebelles mais aussi parmi les forces gouvernementales maliennes.
Simultanément, en Somalie, une unité du service appelé « Action » de la Direction de la sécurité extérieuretentait de délivrer l’agent français Denis Allex, otage depuis 5 ans, capturé à Mogadiscio (Juillet 2009). Une opération, vous l’avez vu, qualifiée de désastreuse, qui s’est soldé par la perte de deux hommes.
Alors que Jean-Marc Ayrault consentait à se présenter devant l’assemblée, les islamistes avait déjà repris l’initiative de lancer une contre-offensive à 400 km au nord-ouest de Bamako. Le président Hollande, ayant pris soudainement conscience de l’isolement militaire et matériel de la France, partait urgemment à Abou Dhabi pour y solliciter des aides et des fonds de la part des Emirats arabes unis. Information reprise dans le quotidien 20 Minutes qui s’interrogeait, le lendemain matin, sur la soi-disant "stratégie que la France devrait adopter pour éviter un bourbier."
Cette opération malienne, cette contre-offensive mal fichue, mal calculée devait en principe relever de la guerre éclair. Il est désormais évident, en dépit des communiqués triomphalistes du ministère de la défense, qu’un vent de panique s’était rapidement propagé au sein du gouvernement, sur l’hypothèse d’un engagement militaire de longue durée.Les effectifs français venaient d’être portés à 800 soldats et Paris mendiait le rappel de ses alliés européens qui ne se bousculait pas plus que ça, pour apporter leur contribution.
Qu’une foule en liesse scande à Tombouctou, vive la France, vive Hollande, soit ! Mais je m’inquiète, cependant, sur le maigre déploiement des forces armées qui donnent, aujourd’hui, l’idée dimensionnelle d’une opération fabriquée à la petite semaine, à la mesure d’une France en pleine déconfiture financière et politique… se vantant de la cuisine sondagière d’une présidence en mal de notoriété. Le sondage Harris Interactive n’avait-il pas établi qu’une majorité de Français (63%) seraient favorables à l’intervention de l’armée au nord Malien ? Les Français aurait-ils la vue courte ? Ou seraient-ils magistralement désinformés ?
Les familles des quatre Français enlevés au Niger et détenus au Sahel depuis 2 ans ½ déjà, ont exprimé, récemment, leurs vives inquiétudes alors que les forces armées se trouvaient près du lieu d’emprisonnement de leur proche.Une raison d’espérer, sûrement, mais qui renforce la peur de ne pouvoir accepter que la vie de leurs semblables soit mise en danger dans une tentative ô combien périlleuse, qui ne laisserait supposer aucune chance de survie.
Les Dunes de sable et les massifs rocailleux de l’Adrar des Ifoghas auront raison des Terroristes qui en connaissent chaque recoin, par coeur. Un constat qui pourrait poser de réelles difficultés d’intervention à une armée française en manque de renfort européen. Faute à qui ?Kidal et ses environs, lieu hautement symbolique et berceau traditionnel des mouvements séparatistes Touaregs ont vu naître, ici, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Malgré le peu de moyens engagés, une intervention doit-être encouragée, certes, mais à quel prix. Celui d’un président en mal de France ?Je vous laisse seul juge…Fabrice Gil