Ce film nous replonge dans le passé, du temps de l'animosité entre les Grecs et les Turques, notamment au sujet de Chypre. L'ile est devenue un état indépendant en 1960. Elle faisait l'objet de convoitise à la fois de la part des Turcs et des Grecs. Ce nouveau statut a contenté tout le monde jusqu'en 1974, soit peu avant l'escapade d'Hayes, quand un groupe nationaliste chypriote grec a réalisé un coup d'État. La tension est remontée d'un cran entre la Grèce et la Turquie, permettant aux "ennemis" des Turcs d'être en sécurité en Grèce et donc, permettant à Hayes de s'y réfugier. Les putschistes ne resteront pas longtemps au pouvoir et cet évènement accéléra plus tard la chute de la junte militaire en Grèce.
Aujourd'hui, la Turquie a évolué. Elle s'est démocratisée, avec l'effacement des militaires du pouvoir en 2003, même si la transparence du budget de l'armée fait défaut et qu'elle détient toujours une partie de l'exécutif par le biais du Conseil national de sécurité. La volonté du pays à vouloir faire partie de l'Union européenne facilite la transition démocratique. Mais le cas de la minorité kurde oppressée ou la mise à l'écart des personnes dérangeantes pour le gouvernement par le harcèlement, la torture ou des procédures judiciaires (c'est le cas récent de la sociologue Pinar Selek accusée à tort d'avoir commis un attentat) démontrent que le chemin reste encore long pour atteindre, au moins, le niveau de nos "démocraties" occidentales.
Cette histoire est devenue célèbre avec la réalisation du très bon film éponyme réalisé en 1978 par Alan Parker. Mais ce livre nous délivre bien plus de détails sur ce qu'a vécu Hayes dans les différentes prisons qu'il a visitées ainsi que sur ces émotions. Beaucoup de moments sont passés à la trappe dans le film, le format cinématographique obligeant à être plus concis pour tenir en halène le spectateur, surtout dans les productions holywoodiennes.