Magazine Culture
Né d’une blessure personnelle évoquée dans une brève postface, le premier roman de Nicole Roland côtoie une folie tragique : celle des pilotes japonais transformés en bombes volantes à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ou l’esprit du samouraï dévoyé au service d’un empereur de droit divin, pour fabriquer des kamikazes…Kosaburo sera l’un de ces suicidés plus ou moins volontaires. Mais on s’attache surtout à son amie Mitsuko, la sœur d’Akira qui a fui pour échapper à la mort programmée des soldats au service de la patrie. Mitsuko a pris la place de son frère, elle s’est coupé les cheveux, s’est aplati la poitrine sous une large ceinture, est devenue une redoutable combattante des airs. Jusqu’au moment où, acculée, l’armée envoie même ses meilleurs pilotes faire exploser les navires ennemis.
Habité par une poésie désespérée et néanmoins prégnante, Kosaburo, 1945 est une aventure intime inscrite dans une page d’Histoire.