Les mâchoires du Serpent d’Hervé Claude, Actes Sud 2012
Petit pause au pays des Kangourous pour lire le dernier roman policier de Herve Claude, Les mâchoires du serpent qui se passe du coté de Perth en Australie.
Ashe est français, installé à Perth depuis quelques années où il vit de ces rentes. On comprend vite qu’il a eu une relation rapide avec Ange il y a quelques années, et qu’ils sont restés en contact. Ange Cattrioni est un policier qui confie à Ashe des missions non-officielles sur des affaires qu’il mène. Il semblerait que ce soit des personnages récurrents d’Hervé Claude, mais pour moi c’est ma première fois que je lis un de ces romans (et très certainement la dernière…).
Je commence à me méfier des romans écrit pas des français sur l’Australie. C’est un jugement extrêmes hâtif car je n’ai lu que 2 romans français se déroulant en Australie, mais je trouve qu’il leur manque une certaine authenticité.
Mais revenons à notre roman. L’éditeur en fait un très bon résumé : « d’étranges meurtres sont commis aux quatre coins de l’Australie. Pas de mobile apparent mais une caractéristique commune : les victimes ont toutes eu le sexe tranché. Ashe, l’enquêteur français dilettante, et son indéfectible copain Ange Cattrioni, chef adjoint de la police locale, doivent faire face à cette vague de violence d’un nouveau genre. Prisonnier du fossé qui sépare des sociétés minières plus avides que jamais et un peuple aborigène encore largement exploité, Ashe mène une enquête sur le fil. Pour la première fois de sa longue errance à l’autre bout du monde, le Français doit affronter la question aborigène. Celle d’un peuple qu’on a décimé, expulsé de ses terres, dépossédé de sa culture. Et à qui l’on demande officiellement pardon maintenant qu’il n’a plus rien ».
Je ne suis pas emballée du tout par ce roman noir. Je ferai donc un compte rendu rapide.
Je trouve que l’histoire a du mal à s’installer. Bien que l’on soit plongé dès le début dans des détails sordides, tout est superficiellement traité. Je n’arrive pas à m’attacher aux lieux ni aux personnages. Le ton de l’auteur est un peu trop didactique, avec trop d’explications sur des lieux et les coutumes locales qui font sortir le lecteur de l’histoire.
Chaque avancé de l’enquête me semble arriver comme un cheveu sur la soupe, et les conclusions très hâtives, notamment en ce qui concerne les soupçons sur le meurtrier qui serait aborigène. De plus, les détails donnés sur les aborigènes sont sans grand intérêt tant ils sont bourrés de clichés.
L’atmosphère lourde, la chaleur (surtout du côté de Perth), les grands espaces, ce qui en général caractérise les romans australiens ne sont pas palpables. De plus, je ne trouve pas les personnages sympathiques, Ashe est soi-disant débrouillard mais à part mentir il ne sait rien faire de spécial. Ange, le policier en charge de l’affaire est quasi-absent. Enfin, le style est assez pauvre, sans inventivité. Voilà un petit dialogue qui illustre ma pensée :
Après avoir laissé l’information pénétrer dans les neurones de son enquêteur fantômes, le PO avait ajouté :
- Ça ne veut rien dire du tout. Je suis juste certain qu’ils se sont vue plus d’une fois en tête à tête. De source sûre, ils sont partis du Court tous les deux, plusieurs fois, il y a quelques mois. Après on ne sait pas…
- Non, je ne crois pas. Et la bonne nouvelle c’est que je vais te demander de l’interroger. Je ne veux pas qu’il soit sous le feu des projecteurs. Pour rien au monde. Mais c’est activités politiques radicales sont connus et il faut absolument fouiller de ce côté-là. D’accord?
- Tu sais où il est en ce moment ?
- Tu dois le savoir mieux que moi…Une pointe d’ironie, encore.
- Pas du tout, tu crois qu’il m’a laissé ses coordonnés… !
- C’est bien le hic. Personne ne l’a vu depuis deux jours.
- Ne me dis pas qu’il a disparu…
- Ça en a tout l’air. A toi de jouer.
Bref, vous l’aurez compris je ne recommande pas ce livre à ceux qui voudraient découvrir l’Australie. Malheureusement, comme je ne suis pas une grosse lectrice de roman policier je ne peux pas suggérer d’autres titres… Mais vous pouvez toujours essayer Vérité de Peter Temple.