Les visiteurs du Louvre en restent médusés. Une dizaine de pigeons sont tranquillement installés sous une nature morte du peintre néerlandais Frans Snyders (1579-1657) - représentant un fumeux étal de poissonnier- et salopent en toute quiétude un perchoir de prestige. A y regarder de plus près… ce sont en fait d’inoffensives colombes en verre de Murano. Elles sont recouvertes d’encre Bic d’un splendide bleu nuit et les coulures en verre sur le rebord dessinent des gouttes finement colorées. Titre de cette oeuvre de Jan Fabre, l’artiste invité du Louvre : « Colombes qui chient et rats qui volent » ! Jusqu’au 7 juillet, le plasticien et homme de théâtre de 50 ans a établi une trentaine de correspondances avec les maîtres hollandais du XVIIe siècle : « C'est ma tradition, confie l’artiste belge. J'ai des reproductions de Bosch, Van Eyck ou Rubens dans mon atelier » (lire la visite d'atelier de Jan Favre à Anvers). Un « contrepoint entre les maîtres du passé et un artiste vivant » incroyablement réussi de la part de Marie-Laure Bernadac, commissaire de l’exposition et des équipes du Louvre. Saisissant !