Écrit par Will Beal
Avec Josh Brolin, Ryan Gosling, Sean Penn, Emma Stone, Giovanni Ribisi, …
1h53
Résumé :
À Los Angeles, en 1949, le parrain Mickey Cohen règne en maitre sur toute la ville. Alors qu’il contrôle déjà le trafic de drogue, des armes et des prostituées, il tente de diriger tous les paris de Los Angeles jusqu’à l’ouest de Chicago. Une brigade officieuse du LAPD, dirigée par John O’Mara, est dès lors engagée pour tenter de stopper Cohen et toute sa clique…
Avis :
Les plus cinéphages d’entre vous se souviennent peut-être d’un film sorti en 1996, réalisé par Lee Tamahori, et intitulé, Les hommes de l’ombre.
Je ne polémiquerai pas longtemps sur ce film (d’abord parce que je ne m’en rappelle pas suffisamment, et ensuite car ce n’est pas les sujet), mais disons pour faire simple que Gangster Squad est en quelque sorte la version 2013 des Hommes de l’ombre.
On retrouve derrière la caméra un réalisateur plutôt doué qui s’est fait connaître grâce à une œuvre indépendante et captivante (L’âme des guerriers pour Tamahori, et Bienvenue à Zombieland pour Fleischer) et qui n’a pas su résister à l’appel du pied d’Hollywood.
Et devant la caméra un casting quatre étoiles et extrêmement prometteurs. Jugez plutôt :
Michael Madsen, Chris Penn, Melanie Griffith, Chazz Palminteri d’un côté, et Josh Brolin, Ryan Gosling, Sean Penn et Emma Stone de l’autre. Avouez quand même que tout ça avait de la gueule sur le papier !
Outre le fait qu’on trouve un frère Penn dans chacun des films, notons également la présence de Nick Nolte dans les deux œuvres, signe qui, si vous en doutiez encore, affiche clairement la filiation entre ces deux longs métrages.
Cependant, si ces éléments externes relient à merveille les deux films, ce que l’on trouve à l’intérieur même du film de Fleischer est également à joindre à ce que l’on trouvait dans celui de Tamahori… En l’occurrence, pas grand chose !
Mais là où ce dernier optait pour une certaine sobriété dans sa mise en scène, Ruben Fleischer, en revanche, n’hésite pas à étaler toute sa jolie petite palette d’effets quitte à littéralement noyer son film dans les innombrables ralentis pompeux qui envahissent le film.
Il est d’ailleurs assez aisé d’en déduire que ces ralentis sont essentiellement présents pour masquer les défauts du film auprès des spectateurs les moins exigeants.
A la décharge de Fleischer, il faut aussi rappeler qu’il doit faire avec ce qu’il a, et en l’occurrence, le scénario de Will Beall est loin d’être un modèle du genre. Plus basique, tu meurs !
Son script nous reporte tous les vieux poncifs du film policier, tant par les dialogues (futiles et stéréotypés) que par les personnages.
Et si Fleischer n’arrive pas à faire son boulot correctement, notons qu’il n’est tout de même pas le seul.
Si la plupart des membres de notre petite pléiade d’acteurs parvient à faire le boulot sans passion (Brolin est incorruptible entêté, Gosling en libertaire insoumis mais fidèle, Stone en vamp, Peña pour la petite touche d’humour, et Ribisi en technicien intello), c’est au final Sean Penn qui nous offre le pompon avec une des pires performances de sa carrière !
Maquillé à l’excès, gonflé à bloc et cabotin comme jamais, il amplifie son ridicule (et celui du film) de scène en scène.
Gangster Squad et ses faux-airs stylisés ne fait donc pas le poids face à la concurrence actuelle dans le domaine du film policier et du film noir en mode rétro, que ce soit à la télé (Boardwalk Empire) ou bien encore au cinéma (Des hommes sans loi).
A peine sorti, le film s’affirme d’ores et déjà comme un produit périmé dont on ne retiendra pas grand chose, si ce n’est le fait qu’il est retourné sur les bancs de montage suite à la tuerie d’Aurora (une scène de fusillade dans un cinéma a ainsi été remplacée sur ordres de la Warner).
Encore un élément qui lui ôte sa crédibilité…
Décidément, le crime ne paie vraiment plus…
2/5
Tony