En combinant une application pour Android et une plate-forme de récolte de données, des chercheurs australiens tirent profit des capacités sensorielles de nos téléphones.
Quel meilleur outil pour réellement lancer l'Internet des objets que le téléphone portable ? Il est déjà équipé d’une multitude de capteurs (Gps, accéléromètre, boussole, capteur de luminosité…) et, par définition, il est déjà déployé en réseau. Sans compter qu’aujourd’hui le moindre smartphone est doté d’un processeur qui ferait pâlir d’envie les ordinateurs de la décennie passée. Mais comment exploiter les données récoltées par les quelques 7 milliards de téléphones en circulation ? C’est sur cette question que s’est penché un groupe de chercheurs de l'école de recherche en sciences informatiques de l’université nationale australienne et du CSIRO ICT Centre.
Des téléphones déjà équipés de nombreux capteurs
Pour le bien de leur recherche, ils ont pris l’exemple d’un téléphone de type Samsung Galaxy S, fonctionnant sous Android. Ces téléphones intègrent déjà une multitude de capteurs. "Le défi qu’il nous faut relever, c’est d’accéder à ces capteurs pour récupérer les données brutes qu’ils récoltent", écrivent les chercheurs. Pour ce faire, ils ont eu recours à Global Sensor Network (GSN), une plate-forme logicielle justement conçue pour relier et exploiter des données issues de capteurs variés. En ajoutant quelques lignes de codes (en Java), il devient possible de convertir n’importe quelles données dans un langage compréhensible par le GSN. Cela veut dire qu’il faut partiellement reprogrammer la plateforme pour chaque nouveau capteur que l’on souhaite intégrer.
Chaque utilisateur choisit les capteurs qu’il met à disposition du service
L’objectif étant de développer des applications concrètes (par exemple un fermier qui voudrait combiner les données de téléphones à proximité de son champs pour connaître l’état de ses cultures*), les chercheurs ont cherché un moyen de ne pas intégrer GSN (très lourd) à chaque téléphone relais. Il est toutefois nécessaire d’installer une application sur chaque téléphone potentiellement utilisé. Chaque mobinaute peut ensuite choisir les capteurs qu’il autorise le service à utiliser. Le téléphone et la plateforme GSN sont ensuite reliés à l’adresse IP de cette dernière. La communication de données entre les deux se fait ensuite via Wifi ou 3G. Un tel système permet donc de tirer profit de réseaux de capteurs déjà existants : les téléphones portables. A noter que lors de travaux antérieurs, ce même groupe de chercheurs s’était intéressé à la façon dont on pouvait exploiter ce type de données très diverses pour répondre à des problématiques concrètes.
*cet exemple a déjà été développé par les chercheurs lors d'une précédente étude)