La réponse de Pierre Vandevoorde au texte paru ce matin et à laquelle je m'attendais évidemment n'a pas tardé. Je la publie in extenso :
« Damned, je ne réponds personnellement qu’à deux des trois critères… et pourtant je maintiens, comme Mélenchon et Poutou, mais aussi comme le chroniqueur du « Monde » Hervé Kempf ou l’ex-rocardien Patrick Viveret, qu’il faut définir un Revenu maximal acceptable (RMA), au-dessus duquel on prend tout. Cette proposition à 20 fois le Smic n’a rien de révolutionnaire : c’était ce qui paraissait légitime à un capitaliste comme Henry Ford au début du XXème siècle. On en est très, très loin….
Contrairement à ce que laisse entendre la formulation choisie par Jean-Charles, je ne tutoie pas Marc-Antoine Jamet. Il ne s’agit là ni d’allergie à sa façon de se vêtir, ni d’hostilité personnelle, ni même, très sincèrement, de jalousie de sa réussite professionnelle et de ses capacités intellectuelles: je tiens simplement à marquer une distance avec quelqu’un dont les références et les fréquentations se situent dans le monde des dominants et des très riches. MAJ a de plus choisi d’être un sacré cumulard et moi je suis pour la répartition du travail et contre le cumul des fonctions et des mandats. Est-il si invraisemblable de demander à quelqu’un qui de lui-même déclare « je n’ai pas la chance d’être imposé à 75% », combien il gagne ? On ne peut pas faire des reproches au ci-devant « écrété de la rue au Coq» et faire semblant de ne pas voir ce qui se passe à la mairie de Val de Reuil.
Il faut juger les gens sur leurs actes, c’est vrai. Je constate que MAJ se refuse à dire combien il gagne, qu’il est fier de solliciter ses amis des grandes entreprises capitalistes pour boucler le budget d’un festival de théâtre, qu’il se félicite d’être le prince de la ville dont les écoles vont être équipées en tablettes Apple alors que le nécessaire manque…
Jean-Charles passe ensuite à un autre sujet : la crise du NPA. Il n’est pas certain que Charles Péguy soit pour son propos le soutien qu’il aurait souhaité : cet auteur au parcours tourmenté commença par un militantisme dreyfusard intransigeant (NDLR : Cher
Pierre, un Charles Péguy antidreyfusard vaut-il moins qu'Henry Fort dont
l'antisémitisme militant et ses relations présumées avec le régime nazi
continuent d'animer les historiens ?) nourri par un socialisme quasi-mystique qui vomissait les compromissions et les combines parlementaires (au point d’en devenir très injuste avec Jaurès). Mais ne tournons pas autour du pot : le NPA vient de connaître un congrès dont on peut souhaiter qu’il marque la fin des heures les plus difficiles. Ce n’est pas assuré. En cherchant à regrouper celles et ceux qui n’acceptent pas de la gauche ce qu’ils refusaient de la droite, nous n’avons pas non plus choisi le chemin de la facilité, mais nous savons que personne ne le fera à notre place. Merci en tout cas à Jean-Charles de ce témoignage d’estime critique.
Pierre Vandevoorde
PS (oui j’ose) : avez-vous remarqué la censure dont nous avons-été l’objet dans la brochure luxueuse de compte-rendu du sondage Ifop ? L’avis des électeurs de l’UMP, de la liste PS-PCF, et bien sûr du maire sont évoqués, mais avec 11% au premier tout et un conseiller municipal, nous n’existons pas !