J’entre dans le mystère même du monde
La tête vide, le cœur à jeun et l’âme sourde
Et plus je creuse et plus je sonde
Les recoins sombres veulent en découdre.
J’embrasse le mystère même du monde
Il me repousse d’un hochement de tête
Subrepticement violent dans mes profondes
Analogies
La commissure craque aux arêtes.
Je m’incruste chez le mystère même du monde
Et je réponds à sa tendre bestialité
Par des décharges nauséabondes
D’énergie pure non réfrénée.
Je visite le mystère même du monde
Et tous les rossignols encarcanés
Les corps et les organes et les visages qui fondent
Dans les hauts fourneaux aux pourcentages à haut degrés.
J’erre dans le mystère même du monde
En fraudant les ponctions mères de la fronde
Et sans attendre une quelconque lettre de rémission
Cavale au loin des afflictions
En cherchant un de ces escaliers brulant
Sans pouvoir y trouver de marches où tenir plus longuement
Que ces poignées avares de minutes
Que je conserve jour après jour à l’abri du soleil
Dans des poches d’ombres hermétiques
A toutes les sortes de fausses merveilles
Nées de milliers de bras automatiques.
Je dégage de chez le mystère même du monde
L’œil alerte l’agilité impressionnante
Comme monté sur des patins à ondes
Glissant sur de la barbac bien saignante.
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