Val-Jalbert. Un joyau, ce village entre le lac et les montagnes. Le site d’une beauté remarquable faisait rêver. La rivière Ouiatchouan et ce panorama spectaculaire du haut des chutes. On s’enthousiasmait pour le moulin à pâte de bois qui allait assurer l’aisance des colons.
Bientôt, on soulignera l’arrivée du premier curé et ce dernier bénira solennellement le moulin. Les invités seront nombreux, dont, entres autres, les prêtres de chaque paroisse du Lac-Saint-Jean.
Après la messe, les paroissiens avaient l’habitude de se réunir sur le parvis de l’église pour jaser. Le curé de l’époque, Mgr Couture, était un de ces hommes qui sèment sur leur chemin de l’amour et de l’espoir. Il était de bons conseils. Ses réactions spontanées étaient parfois amusantes : ces quelques anecdotes en témoignent.
Lors d’une messe, il écourta ses prières à cause de la froidure. Les fidèles agenouillés frissonnaient. Le souffle de chacun figeait ces mots dans l’air : « Y fait fret ! ». Après la cérémonie, un gentil monsieur, coffre d’outils à la main, s’offrit pour réparer le chauffage à mazout. Heureux, le curé l’absout de ses péchés sans même le faire passer par le confessionnal !
Un jour de printemps, le barrage du lac des Commissaires céda. L’inondation menaçait l’hôtel, le sous-sol de l’église et certaines maisons. Les habitants demandèrent à Mgr Couture d’intervenir. Ce dernier sortit une croix de sa poche et implora Dieu de les épargner. Les yeux rivés au ciel, il entama une procession près de la rivière. Le niveau de l’eau se mit à redescendre. Était-ce le fruit du hasard ?
Le bonheur quotidien s’installait dans les maisons campagnardes. Les femmes, debout bien avant le chant du coq, nourrissaient les animaux de ferme et ramassaient les œufs. Elles préparaient les enfants pour l’école et enfournaient le pain de ménage qui en cuisant dispersait un arôme alléchant.
Val-Jalbert vivait au rythme du moulin. Le soir tombé, les amants épuisés, à la chandelle, se retrouvaient au creux du même lit. Sereins, ils bâtissaient ensemble un monde et regardaient dans la même direction pour un avenir meilleur.
Au début de la cérémonie d’inauguration, dans une allégorie mémorable, la cloche de l’église et le murmure de la chute s’harmonisèrent aux discours. Plusieurs représentants des villages voisins étaient de la fête, dont ceux de Saint-Prime, Péribonka et Mashteuiatsh. Tout cela annonçait une ère nouvelle.
Les enfants avaient cueilli les plus belles fleurs sauvages, avant d’entamer une ronde. C’était magnifique ! S’en dégageait un sentiment d’unité, d’appartenance : tous voulaient entrer dans la danse !
Val-Jalbert de l’époque : une effervescence de bonheur, au rythme de la famille universelle !
Notice biographique
Virginie Tanguay vit à Roberval, à proximité du lac Saint-Jean. Elle peint depuis une vingtaine d’années. Elle est près de la nature, de tout ce qui est vivant et elle est très à l’écoute de ses émotions qu’elle sait nous transmettre par les couleurs et les formes. Elle a une prédilection pour l’aquarelle qui lui permet d’exprimer la douceur et la transparence, tout en demeurant énergique. Rendre l’ambiance d’un lieu dans toute sa pureté est son objectif. Ses œuvre laissent une grande place à la réflexion. Les détails sont suggérés. Son but est de faire rêver l’observateur, de le transporter dans un monde de vivacité et de fraîcheur, et elle l’atteint bien.Pour ceux qui veulent en voir ou en savoir davantage : son adresse courrielle : [email protected] et son blogue : virginietanguayaquarelle.space-blogs.com. Vous pouvez vous procurer des œuvres originales, des reproductions, des œuvres sur commande, des cartes postales.