J'ai une histoire très particulière avec la musique de You and You parce qu'elle m'a été précieuse à une période de ma vie où rien n' allait. Et cette musique là en particulier m'a aidée à me sentir mieux. Aussi naïf que ça puisse sembler, c'est vrai.
C'est aussi sur un concert du groupe que j'ai rencontré Swann. On était toutes deux, seules, à plusieurs de leurs concerts consécutifs et on a fini par se parler. Et depuis nous ne nous sommes jamais vraiment séparées. Et nous avons suivi le groupe fidèlement. Déplorant la disparition momentanée, l'absence trop longue pour cause de signature et d'enregistrement d'album. Enfin voilà dès que ce concert parisien a été annoncé, on a sans doute été les premières à booker notre soirée. Obligé. Comme à l'époque, quoi.
Et ce soir là, on découvre You and You en formation réduite. Après avoir assisté aux nombreux changements de line-up, on est un peu surprise de découvrir un duo : clavier-basse et guitare-voix. On découvre les morceaux, les anciens et les nouveaux. Et c'est beau. Ca sonne différemment des débuts, bien entendu, mais trois ans après on aurait pu s'en douter. Et si je déplore la disparition du banjo (je ne te refais pas le couplet sur mon amour immodéré (et inexplicable pour l'instrument, j'aurais l'impression de me répéter)) j'aime vraiment beaucoup ce nouveau son que j'avais déjà pu appréhender ici. Ca sonne plus bluesy, c'est parfois carrément sexy, il y a du beat box qui se pointe et il tombe parfaitement bien et...le croiras tu? Tu peux même désormais danser sur certains morceaux. Si. Sur ma vie.
Alors c'est bien sûr une belle entrée en matière que nous a réservé le concert avec ces retrouvailles forcément touchantes parce qu'on les a vraiment attendues. Et j'ai eu la chance de récupérer au passage un album. Emotion. Que je n'ai pas encore eu le temps d'écouter mais dont je parlerai ici bien entendu dès que j'aurais eu le temps de m'y plonger (hâte).
Je peux d'ores et déjà te dire que la pochette est superbe : de grands espaces, des teintes douces, un vol de grues poétique et dépaysant à souhait. D'ailleurs, hop, exclusivité mondiale (enfin la VRAIE exclu était pour ceux qui me suivent sur Twitter, ici, vu que j'ai posté la photo le soir même du concert...)
Ensuite ce fut au tour de Suarez que je ne connaissais pas (et non je n'avais pas eu le temps d'écouter avant de venir, ma vie en ce moment = n'importe quoi, crois-moi)
Le groupe est composé d'un chanteur plein d'entrain entouré de musiciens qui assurent et ils font le show, tous. Sauf qu'il ne m'a pas fallu bien longtemps pour réaliser que ça n'était pas franchement ma tasse de thé ce qui était en train de se jouer. Pourtant tu le sais sans doute si tu passes ici de temps en temps, j'aime ça, les mélanges. Ca ne me fait pas peur. Du tout, même. Mais là trop c'est trop j'ai frôlé l'overdose : ça commence un peu rock, ça vire salsa, ça part dans le reggae (oh yooooooo, oh yo-yo-yo)(ça m'a rappelé les concerts de Raggasonic, j'ai rajeuni d'un coup remarque) et ça s'achève en chorale (tout ça sur un même morceau)(oh yo!): c'est destabilisant et au final, et bien c'est tout vu, ça ne ressemble à rien. Fortes de ce constat, nous avons donc décidé, Swann, Julie et moi, de danser. Oui, il faut reconnaitre que les chansons de Suarez se prêtent bien à ça. Tant qu'à petre là, on a fait les folles et résultat : on gardera un excellent souvenir de leur passage parce qu'on en a vraiment bien profité. héhé.
Pour clore la soirée c'est Saule qui s'installe. J'aime bien sa bonhommie. Il a l'air sympa et accessible. Pas le genre de musicien qui te met de la distance avec le public quand il arrive. Au contraire. on sent qu'il a à coeur de créer tout de suite une connivence. Concernant sa musique j'ai apprécié sans pour dire que je suis tombée sous le charme. Je suis restée dubitative devant certains morceaux (le chanteur bio, entre autres) et j'ai vraiment aimé son pamphlet chanté sur la chanson française qu'il a interprété armé d'un ukulélé : savoureux. Moment fort de la soirée, le duo avec Charlie Winston, sur Dusty Men, que l'artiste avait placé au milieu du set sans le réserver pour la fin (ce qui dénote une certaine élégance, je trouve, de leur part à tous les deux), avec une impulsion nouvelle et puis, bien entendu, le renfort du banjo( oui *soupir* le banjo)
Charlie rejoindra Saule pour le dernier morceau des rappels : ils joueront blackbird des beatles dans une version délicate sur fond de doo wao. Dire que j'ai apprécié serait encore très en dessous de la réalité.
Comme tu l'auras remarqué je n'ai pas pris beaucoup de photos ce soir là, j'avais pris le parti de profiter de ce concert, étant donné que maintenant j'en fais relativement peu (en comparaison de la frénésie de l'année qui a précédé) et qu'il s'agissait du retour d'un de mes groupes chouchous. Juste de quoi de donner une petite idée.
Bon dimanche , lecteur.
A très vite, lecteur, et si tu n'as pas parcouru la chronique de l'album de Gael Faye, sorti hier "Pili pili sur un croissant au beurre" une vraie petite pépite musicale, crois moi, il mérite ton écoute attentive... (ma chronique ici)
L'album de la soirée est là (maigre mais je te l'ai dit : j'ai pro-fi-té!)