Le mardi de la 4e semaine du temps ordinaire
Avant de ressusciter une jeune fille morte, c’est pour amener à la foi que Jésus commence par guérir la femme atteinte de pertes de sang. C’est pour t’instruire qu’il a fait arrêter ce saignement et a guéri cette femme alors qu’il se rendait auprès de la fille.
De la même façon, c’est pour croire en notre résurrection éternelle que nous célébrons la résurrection historique du Seigneur qui a suivi sa Passion… « Les serviteurs du chef arrivent et disent : ‘ Ne dérange plus le maître ‘ » : ils ne croient pas encore en la résurrection de Jésus prédite dans la Loi et accomplie dans l’Évangile. C’est pourquoi, en arrivant à la maison, Jésus ne prend avec lui que peu de témoins de la résurrection qui va se produire : ce n’est pas le grand nombre qui a cru tout de suite à la résurrection. Quand Jésus déclare : « L’enfant n’est pas morte, elle dort », la foule « se moque de lui », car ceux qui ne croient pas se moquent. Qu’ils pleurent donc leurs morts, ceux qui les croient morts : quand on a la foi en la résurrection, ce n’est pas une fin que l’on voit dans la mort mais un repos…
Prenant donc la main de l’enfant, Jésus la guérit et il lui fait donner à manger. C’est là une attestation de la vie, afin qu’on ne puisse pas croire à une illusion mais à la réalité. Heureuse celle dont la Sagesse tient ainsi la main ! Plaise à Dieu qu’elle tienne aussi mes actions, que la justice tienne ma main, que le Verbe, la Parole de Dieu, tienne ma main, et qu’il me conduise dans le lieu caché où il demeure. Qu’il détourne mon esprit de l’erreur, qu’il ramène celui qu’il sauve, et qu’il ordonne de me donner à manger, car le Verbe de Dieu c’est le pain du ciel (Jn 6,32). C’est pourquoi cette Sagesse, qui a déposé sur l’autel saint les aliments divins de son Corps et de son Sang, déclare : « Venez manger mon pain, venez boire le vin que je vous ai préparé » (Pr 9,5).
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 6, 60-63 ; SC 45 (trad. cf SC p. 249)