L'incompétence économique et managériale de l'Etat
L'exemple de la révolution à marche forcée de la biologie médicale
Les laboratoires d'analyse connaissent un bouleversement brutal de leur modèle de fonctionnement.
C'est un exemple à ne pas suivre de management public. Il est particulièrement intéressant dans la mesure où si les mesures sont les bonnes, le timing est une catastrophe économique. Le Ministre Montebourg bien sentencieux sur Peugeot ou Mittal, est bien silencieux sur cette affaire : c'est une preuve de sa partialité, de l'injustice de sa pensée.
On observe un regroupement de labos incroyablement important. Ces regroupements visent à créer des plateaux techniques, c'est-à--dire des usines à analyses. Derrière les murs du laboratoire de ville où nous faisons effectuer nos prélèvements sanguins, les automates sont partis. Nos tubes sanguins vont emprunter la même route pour rejoindre ces fameux plateaux techniques où des automates dernières générations vont mener les analyses sous l'oeil aguerri de quelques techniciens d'analyse.
C'est une course à la productivité qui est engagée pour faire face aux décisions de l'Etat : l'accréditation qualité obligatoire et la baisse répétée des tarifs d'analyse.
Jusque-là rien à dire, nous sommes dans un processus de modernisation.
Le problème tient à la méthode reprise à son compte par le gouvernement Ayrault, d'une brutalité inepte (celle par ailleurs insupportable une gauche d'opposition!).
Si la biologie médicale était en retard en France, c'est essentiellement à cause de l'Etat qui imposait un système du passé avec des laboratoires de grand'papa.
Aujourd'hui on modernise. Que les bénéfices des biologistes en souffrent ne me posent pas de problème, mais c'est encore la brutalité qui me surprend et qui est inefficiente.
Mener de concert une baisse des tarifs des analyses, une accréditation et une réorganisation radicale est excessif. La réorganisation suivie de l'accréditation aurait du précéder la baisse des tarifs qui elle-même aurait du s'inscrire dans une logique de long terme avec une visibilité des objectifs finaux.
C'est toute la différence entre une efficacité durable et une incompétence à la petite semaine.
Un bon management est celui qui favorise la marge, le bénéfice pour l'investir dans une baisse des coûts au bénéfice de tous, dans une modernisation. Casser la marge avant d'investir, c'est prendre le risque d'une casse sociale : faillite de labos, licenciements de personnel, non reconduction des CDD etc. L'inverse d'une casse sociale, c'est l'adaptation organisée.
cajj