A l'aube de la guerre de Cent ans, le prieuré de Kingsbridge est le théâtre de nouveaux bouleversements où va se jouer les destins de quatre jeune gens. Tout commence avec l'arrivée d'un chevalier blessé au bras détenant un terrible secret sur la mort d'Edouard II. Suite à ce décès, des alliances se font et se défont. Le comte de Shiring est exécuté et ses héritiers, Merthin et Ralph, deviennent respectivement apprentis et écuyer. Caris Wooler, fille de marchand de laine, apprend à soigner grâce aux plantes. Gwenda, quant à elle, veut se défaire d'un père incestueux et prendre sa vie en main.
Suite au succès de la première série Les Piliers de la terre, une adaptation du deuxième roman de Ken Follett nous pendait au nez et je dois avouer que je l'attendais avec impatience. Une patience bien mal récompensée par une série faite à la va-vite et bien moins réfléchie que sa grande soeur.
Pourtant, les ingrédients sont les mêmes: un best-seller de Ken Follett, des personnages charismatiques, qu'ils soient bons ou mauvais, quelques têtes d'affiche, des chateaux, des beaux costumes et de la boue. Mais la mayonnaise ne prend pas à cause d'un scénario baclé. Pourtant, ça devrait être simple de suivre les intrigues puisqu'elles ont déjà été écrites. J'ai lu Un monde sans fin à sa sortie en 2008 donc je n'en ai pas un souvenir très frais, mais au cours du visionnage de la série, des bribes me sont revenues et ce que je voyais n'avait rien à voir avec ce dont je me souvenais. Je n'exige pas une fidélité totale à l'oeuvre adaptée mais j'estime que tout écart doit être cohérent. La série Un monde sans fin pêche sur deux points: plus l'intrigue avance, plus elle s'éloigne de la version originale et surtout, la construction de l'histoire est complètement décousue. En pas moins de cinq minutes, Merthin se retrouve Merthin marié et père de famille à Florence puis veuf à Kingsbridge. Difficile de se laisser captiver par une histoire qui n'a pas de sens... Sans oublier les inexactitudes historiques et des décors pas terribles.
Fort heureusement, le casting tient mieux la route que le scénario. Je n'ai pas grand chose à dire sur le couple phare de la série, sinon qu'ils manquent un peu de passion l'un envers l'autre. Et puis, c'est Caris qui est véritablement le centre de la série et Merthin en pâtit. Du coup, Tom Weston Jones sauve les meubles pour lui donner un peu de prestance, mais il s'en faut de peu pour qu'il ait le charisme d'une huître. J'ai beaucoup apprécié la prestation de Blake Ritson, très crédible en Edward III et celle de Ben Chaplin, guerrier devenu moine qui tombe amoureux d'un des frères.
La force de Ken Follett est de créer des personnages tellement pervers et infâmes qu'il est difficile de les porter à l'écran. Les seuls qui sont odieux à souhaits sont Godwyn et sa mère Pétronille. Godwyn est obsédé par la sensualité et le pouvoir. Rupert Evans est excellent en prêtre fanatique et irresponsable, pris dans les toiles de sa mère machiavélique. La troisième raclure devrait être Ralph, mais ses vices ne sont pas assez exploités et il n'est pas aussi détestable que ce à quoi je m'attendais.
Cela reste une fresque romanesque et certaines scènes, comme l'écroulement du pont, sont très prenantes mais c'est à regarder avec beaucoup d'indulgence.