Vision sans tête et méditation 2

Publié le 04 février 2013 par Joseleroy

Voici une suite au message sur la méditation avec un extrait d'un livre de Douglas malheureusement épuisé.

Le procès de l'homme qui disait qu'il était Dieu

 

Il s'agit d'un livre de Douglas où celui-ci imagine le procès d'un homme John A-Nokes accusé de blasphème.

Douglas alias John A Nokes: - « Nous sommes donc bien d’accord sur ce point : la première vision que nous ayons de notre Vacuité est tout aussi parfaite que la dernière. Et s’il y a une course, c’est une course dans laquelle la ligne de départ et la ligne d’arrivée se confondent. Mais bien sûr, dans un certain sens, comme vous le soulignez; elles restent très éloignées l’une de l’autre. Il y a beaucoup d’efforts à fournir, une discipline sévère à suivre, une méditation à pratiquer régulièrement.

[...]

Je m'assieds n'importe où, dans n'importe quelle position, je me tiens debout, je me promène, je m'allonge et me relève sur l'impulsion du moment ou selon les circonstances, le tout en cultivant la vigilance. Vous réservez une partie de la journée à la pratique assisse, dans la paisible salle de méditation. Moi, je ne divise pas ma journée en deux : une partie sacrée et une partie profane. Elle est tout entière sacrée, et tout entière profane, et aussi vouée que possible à l’attention ou la vigilance. Et je constate maintenant que l’animation de la ville m’incite tout autant à l’attention que le calme de la campagne ou de ma propre chambre. Le monde rugissant est ma salle de méditation.

[...]

Moi je dis qu’aucun être humain ne peut jamais, jamais être réformé radicalement, encore moins devenir parfait. Et de toute façon, ce n’est pas nécessaire, puisqu’il est absolument parfait dès le début … en tant que l’Être non humain qu’il est vraiment, vraiment. Je dis que mon illumination consiste à cesser de chercher et de cultiver la perfection là où elle ne peut pas être, c’est à dire là-dehors dans ma région humaine. Mon Illumination c’est découvrir la perfection dans sa lumineuse splendeur là où elle est vraiment, ici, au Centre de moi-même. D’où elle illumine le monde. Cette différence entre nous est capitale. En fait, c’est le sujet de ce procès. Tout en y réfléchissant ensemble, souvenons-nous des paroles de Santayana :

« Rien n’exige un plus grand héroïsme intellectuel que de consentir à voir sa propre équation écrite noir sur blanc. »

George Santayana

Naturellement comme vous, j’aimerais beaucoup corriger et perfectionner mon petit moi humain. Il est épouvantable ! Mais, contrairement à vous, je me propose de le faire en m’établissant dans mon Moi non-humain merveilleux, en espérant qu’un petit quelque chose déteindra peut-être de ce dernier sur le premier. Car alors, l’amélioration, même marginale, sera au moins réelle et non-factice. Pourquoi ? Tout simplement parce que je vivrai selon ma véritable Nature de Bouddha, au Centre, et d’est de là que je fonctionnerai dans ma nature humaine périphérique.

Les deux versions de nous-mêmes que j’ai illustrées ici, l’une périphérique, l’autre centrale, sont diamétralement opposées à tous égards. Les confondre est une absurdité et un blasphème. Les distinguer, et se mettre à vivre avec la conscience claire de cette distinction, c’est l’illumination ! Et c’est aussi du simple bon sens.

[...]

D’après la version de la tradition birmane et tibétaine, c’est pour une raison très différente que le Bouddha pensa d’abord que personne ne verrait ce qu’il voulait dire. Il était sûr que les gens rejetteraient sa découverte parce que c’était trop évident, trop simple, trop accessible ! »

[...]

« Au lieu de reconnaître le Bouddha là où vous êtes, vous passez des siècles à le chercher. L’illumination n’est pas quelque chose à atteindre. Vous pouvez arriver à l’état de Bouddha en un éclair. … » Huai-hai

D'autres extraits du livre ici