PARIS (Reuters) - La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a été mise en cause mardi lors de la réunion du groupe UMP de l'Assemblée qui lui reproche l'adoption d'amendements de l'opposition qui modifient le texte sur les OGM.
Depuis l'examen du projet de loi, la majorité a subi plusieurs revers dans ce dossier sensible et les relations entre Nathalie Kosciusko-Morizet et bon nombre de députés UMP, qui jugent sa position "ambiguë", se sont tendues.
PARIS (Reuters) - La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a été mise en cause mardi lors de la réunion du groupe UMP de l'Assemblée qui lui reproche l'adoption d'amendements de l'opposition qui modifient le texte sur les OGM.
Depuis l'examen du projet de loi, la majorité a subi plusieurs revers dans ce dossier sensible et les relations entre Nathalie Kosciusko-Morizet et bon nombre de députés UMP, qui jugent sa position "ambiguë", se sont tendues.
La secrétaire d'Etat estime pour sa part que Jean-François Copé, le président du groupe UMP, porte une lourde responsabilité dans la façon dont le débat s'est engagé.
Dans France soir, à paraître mercredi, le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, estime que le passage à l'Assemblée nationale a permis de revenir "à un texte équilibré sur un sujet difficile."
"C'est l'un des textes les plus encadrants et précautionneux au monde", affirme-t-il, en souhaitant que l'on ne fasse pas "un procès en sorcellerie" au gouvernement sur les OGM.
Jean-François Copé avait lancé les hostilités lors de son point de presse hebdomadaire, auquel assistait le Premier ministre François Fillon, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et le ministre de l'Agriculture Michel Barnier. Mais pas Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Nous avons été un certain nombre à mettre les pieds dans le plat, à dire que sur ce sujet qu'il était nécessaire dans cette dernière ligne droite de se souder de manière très claire autour du Premier ministre afin que notre position politique soit bien entendue et bien comprise", a-t-il dit.
Mercredi dernier, en séance de nuit, les députés ont adopté un amendement communiste qui dispose que les plantes transgéniques ne peuvent être cultivées que "dans le respect de l'environnement et de la santé publique" mais également dans le respect "des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production commerciales qualifiées 'sans organismes génétiquement modifiés' et en toute transparence".
L'amendement a été adopté grâce aux voix du député UMP François Grosdidier, un anti-OGM et d'un élu du Nouveau centre après que la secrétaire d'Etat à l'Ecologie s'en soit remis "à la sagesse" de l'Assemblée au grand dam des pro-OGM de l'UMP.
Depuis, d'autres amendements de la gauche ont été votés en séance.
"Nous ne nous laisserons pas entrainer sur un terrain qui n'est pas le nôtre", a déclaré Jean-François Copé. "Nous approuvons ce texte d'équilibre qui est parfaitement respectueux à la fois du principe de précaution mais aussi des grands défis que nous avons à relever aujourd'hui pour demain en matière de recherche scientifique", a-t-il dit.
"LA SOURCE DU PROBLEME"
"Le Premier ministre nous a clairement entendus. Il a indiqué que la discussion se poursuivrait au Sénat une fois le texte adopté à l'Assemblée", a-t-il poursuivi laissant entendre que le gouvernement ne procéderait pas au Palais-Bourbon à une "seconde délibération" sur ces amendements et qu'il s'en remettait au Sénat pour les repousser.
"J'ai rappelé ce matin devant l'ensemble de notre groupe la nécessité d'une cohésion de la majorité autour du Premier ministre", a poursuivi le "patron" du groupe UMP.
"C'est la source du problème", a-t-il dit à propos de la décision de Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Lorsqu'un gouvernement s'en remet à la sagesse, ça veut dire qu'en réalité, quand c'est un amendement qui vient de la gauche, qu'il l'approuve", a-t-il affirmé. "Cela évidemment a troublé considérablement les débats et les esprits et c'est à l'origine des problèmes que nous avons rencontrés".
"Nous avons demandé au Premier ministre que désormais les choses soient clairement affirmées pour tout le monde y compris les membres du gouvernement."
Nathalie Kosciusko-Morizet a vivement réagi un peu plus tard dans les couloirs du Palais-Bourbon.
"C'est toujours compliqué de réagir lorsque l'on est attaqué de cette manière assez peu élégante à un moment où l'on n'est pas soi-même présent", a-t-elle expliqué.
Mais "il y a une tentative de dérivation de la part de certains responsables du groupe et notamment de la part de son président, Jean-François Copé."
Selon elle, le président du groupe UMP "porte une lourde responsabilité" dans la façon dont les débats se sont engagés avec "une très faible mobilisation des députés UMP, ce qui est pourtant la responsabilité de la présidence du groupe."
"Et puis, manifestement, avec un débat interne au groupe qui n'est pas suffisamment abouti. Les travaux préliminaires, préparatoires ne sont pas allés à leurs termes puisqu'il y a un certain nombre de députés qui exprimaient des opinions minoritaires avec lesquels le dialogue ne s'est pas engagé dans le groupe et qui, du coup, se sont retrouvés à les exprimer dans l'hémicycle", a ajouté la secrétaire d'Etat.
L'examen du projet de loi sur les OGM, commencé mardi dernier, a pris du retard. La fin du débat prévu d'abord pour jeudi dernier puis dans la nuit de lundi à mardi est finalement prévue dans la nuit de mardi à mercredi.
Le vote solennel sur l'ensemble du texte, initialement prévu mardi a été reporté au mercredi 9 avril. Le Sénat qui avait adopté ce texte en première lecture le 8 février après l'avoir fortement amendé, l'examinera en seconde lecture à partir du 16 avril.
Emile Picy