Nom: Marie Da Silva
Pays: Malawi
Profession: Nourrice – Éducatrice
Adage: «Une personne qui va se mettre debout, qui va croire à sa mission et qui va prendre des mesures pour les réaliser, est suffisant pour faire la différence »
Au Malawi, plus de 400.000 enfants ont perdu au moins un parent à cause du SIDA. Le VIH / SIDA touche plus d’un million de personnes dans le pays, y compris 83 000 enfants. Le tiers des mères infectées transmettent le virus à leurs enfants. La maltraitance des enfants, l’exploitation sexuelle et le travail enfantine sont des problèmes graves qui touchent les enfants en particulier les orphelins du Malawi.
Maria Da Silva a personnellement souffert de la pandémie dans le pays, la perte de quatorze membres de la famille du sida, notamment son père et son frère, tous les deux décédés le même mois avec une différence de quelques jours « voir mon père souffrir, lui regarder mourir et voir aussi mon frère mourant, c’était trop. La douleur d’enterrer deux membres de votre famille en même temps est énorme ».
Marie est née et a grandi à Che Mboma (Malawi). Elle a émigré en Angleterre à l’âge de 18 pour poursuivre des études supérieures. Elle s’est mariée et s’installa à New York, puis à Tokyo. Habitant au Japon, elle divorce de son époux, en étant enceinte de six mois. Dans cet état, Marie voulait être heureuse « et je savais que travailler avec les enfants me rendra heureuse. J’ai toujours voulu travailler avec les enfants. Aux États-Unis, je voulais faire du bénévolat, mais, malheureusement, comme je n’avais jamais travaillé avec les enfants auparavant, je ne pouvais pas le faire. Je me suis dit que d’être nounou pourrait me donner l’expérience requise, ce que j’ai fait. ».
Ma maison, votre école ; mon mur, votre grande ardoise
En 1994, alors qu’elle est retournée aux États-Unis après son divorce au Japon, Marie a été informée que son père et son frère étaient mourants à cause du sida. En outre, son neveu et sa nièce orphelins ont été contraints d’abandonner l’école car elle a fermé ses portes « cela signifie qu’eaux et les autres enfants ne pouvaient pas poursuivre leurs études. Outre l’école la plus proche était pleine, ils avaient 100 élèves par un enseignant! Nous ne pouvions pas nous permettre de payer une école privée ».. A cette époque, la mère de Marie, Aisha Da Silva, vivait seule après la mort de son mari. A la demande de Marie, Aisha a donné l’espace de sa propre maison afin de créer une école pour éduquer les enfants sans école «ma mère n’a pas hésité un seconde et a ouvert les portes de sa maison pour créer une petite école. Elle a toujours cru que l’éducation est le pilier de notre vie ».
Là où il y avait un garage ou une salle à manger, aujourd’hui, il y a une salle de classe. Les enfants et les nouveaux élèves assis sur le sol, sans bureaux ou tout autre type de mobilier scolaire. Marie peina en noir les murs pour en faire des grandes ardoises et commencer les cours. «Au début, les enfants payaient de l’argent pour l’école, mais ensuite, dans les conversations avec ma mère nous avons pensé que si mes propres neveu et nièce orphelins ne payaient pas, donc, d’autres enfants qui étaient aussi des orphelins, ne dévoient pas payer non plus. Ainsi, l’école Jacaranda est devenue totalement gratuite ».
En ce moment, Marie travaillait comme nounou pour la célèbre présentatrice de télévision Ricky Lacke « je gagnais assez bien en travaillant pour une animatrice de télévision. Lorsque nous avons créé l’école, j’ai envoyé la moitié de mon salaire à ma mère pour payer les frais de l’école. Peu à peu, il y avait plus d’enfants qui rejoignent l’école »
Cependant, de nombreux étudiants ont abandonné leurs études « même s’ils voulaient étudier, il avaient faim. Alors, comme nous n’étions pas en était de fournir de la nourriture, ils abandonnaient l’école ». Sur les conseils d’une amie, Marie décide de créer la Fondation Jacaranda, pour lui donner la possibilité de fournir plus d’aide aux enfants « lorsque la fondation a été créée à New York, je me suis présentée aux donateurs potentiels en racontant mon histoire. J’ai créé une vidéo et montré quelques photos de l’école. J’ai envoyé quelques demandes de propositions de soutien, mais je n’ai jamais reçu de réponse. Au fil du temps, j’ai compris pourquoi:. mon erreur a été de dire que j’étais une nounou. Alors, qui donnerait de l’argent à une nounou travaillant aux États-Unis pour l’envoyer vers l’Afrique où elle prétendait avoir plus de 300 enfants chez elle? Personne ne pouvait pas prouver que ce que j’ai disait était vrai ». Face à ce refus, Marie se tourna vers ses collègues avec un discours qu’elles ont bien comprit « je leur ai dit qu’elles étaient des femmes et des mères, et comme telles, elles pouvaient comprendre ma position. Je leurs ai dit que si elles m’aidaient avec 10 $ par mois, je serais en mesure de nourrir les enfants de l’école, et ainsi ils retourneraient à l’école »: ça a marché.
Jacaranda a été financé au cours de ses sept premières années avec le salaire de nounou de Marie ainsi qu’avec le soutien de ses collègues. En 2008, il y avait 230 enfants en Jacaranda, presque la totalité des orphelins du sida. Le chaine de presse américaine, CNN, connaissait l’histoire de Marie et la nomine un des 10 héros de CNN dans la version de 2008 « ainsi l’époque, la vie de l’école a complètement changé. Nous avons commencé à obtenir des dons de partout dans le monde, des gens qui avaient été touchés par notre histoire ».
Marie économisé l’argent provenant de dons et répond à l’un des souhaits de sa mère décédé « au Malawi, l’enseignement secondaire n’est pas gratuit. Les orphelins qui reçoivent une éducation primaire, voient leurs avenirs en pointillés quand ils doivent entrer à l’école secondaire. Ainsi, avec l’argent provenant de dons, nous avions amélioré notre infrastructure et fait construire une école secondaire. Le 24 Octobre 2008, nous avons ouvert nos portes à 160 élèves du secondaire et Jacaranda est devenu la première et seule l’école secondaire gratuite dans tout le pays ».
Jacaranda éduque actuellement 400 orphelins gratuitement, dans une ambiance familiale.
Mes vêtements les plus chéris
L’école Jacaranda a d’excellents résultats scolaires au Malawi. Ses étudiants travaillent pour des organisations différentes, y compris la Banque Internationale de Commerce du Malawi. Le taux de réussite aux examens de certification par le ministère de l’Éducation pour Jacaranda était de 87,5%.
Jacaranda peut aussi être fier des talents artistiques de ses étudiants, de nouveaux peintres talentueux, acteurs et chanteurs. La dernière star est John Samson (13). John est un ancien enfant des rues, orphelin, un étudiant à Jacaranda et, plus récemment, le dernier vainqueur du concours d’essai de la Société royale du Commonwealth. John raconte dans son écris intitulé ‘Le jour que j’ai mis mes plus beaux habits’ son expérience quand il a reçu son première uniforme d’école. Citant John «En 2009, j’étais orphelin. Quand j’ai perdu ma grand-mère, les choses sont devenues encore plus difficiles. Mon oncle, qui m’a pris sous son pli, m’a abandonné. Ensuite, j’ai dû me débrouiller tout seul avec ma petite sœur Eunice. J’ai dû obtenir de l’argent pour la nourriture (…)Parfois, nous n’avions rien à manger, mais tout le long, j’ai pensé que ma mère avait l’habitude de dire que le moyen le plus sûr pour sortir de la pauvreté et la misère était de poursuivre nos études. / L’uniforme est mon vêtement préféré car il me fait pas différent de n’importe quel autre enfant ». John, qui a participé avec d’autres 8500 participants du monde, sera récompensé par la reine Elizabeth en Novembre.
Service à la communauté
Jacaranda a commencé avec 11 livres et a maintenant une bibliothèque avec plus de 3000 livres. L’école cherche à être autonome « Nous ne pouvons pas attendre des gens pour nous aider tout le temps. Quand j’étais un enfant, on m’a appris à travailler dur pour atteindre mes objectifs. Ce message est l’héritage de mes parents, le fait que nous ne pouvons pas attendre pour les autres à venir à notre secours chaque fois. Ils m’ont appris que, grâce à l’éducation nous pouvons avoir un avenir meilleur ». L’école a mis en place un programme d’auto-entretenue « nous avons commencé avec un élevage de volailles avec 200 poulets et 200 poules. Les poulets et les œufs sont utilisés pour l’alimentation des enfants, nous vendons l’excès. Il ya aussi un jardin potager qui sert aussi à aider les enfants à apprendre l’agriculture; nous avons du maïs, des haricots, du soja, des épinards, des choux, des tomates, des carottes, des pommes de terre irlandaises, des patates douces et du manioc. Les enfants font partie de la récolte et amènent un peu chez eu pour nourrir leur familles, et un pourcentage de la récolte est vendue. Nous avons créé un magasin avec nos produits à l’école. Nous sommes donc auto-soutenue, car tous les profits de la vente retourne dans le maintien de l’école».
L’école et ses projets sont des modèles pour les communautés environnantes. C’est la seule école au Malawi qui assure l’éducation des orphelins, en plus des programmes de nutrition et de santé pour les étudiants et leurs familles.
Cette année, ils construisent une clinique sur leur terrain «nous aurons une infirmière qui ferait le suivi de chacun de nos enfants. Malheureusement, de nombreux enfants naissent séropositifs. Ici, l’école remplit la plupart de leurs besoins de santé et de nutrition. Par ailleurs, nous transportons les enfants à l’hôpital pour recevoir leurs traitements. L’école ne se soucie pas seulement que les enfants fréquentent l’école. Nous fournissons également nourriture et de soins médicaux pour que les enfants au même temps qui reçoivent une éducation, aident leur familles ».
Après les événements de CNN Heroes, Marie est devenue une porte-parole pour les orphelins du Malawi «Je parle de comment le service à la communauté est important, et comment, avec un début simple, nous pouvons changer la vie de beaucoup de gens »
Marie organise des ateliers et des conférences dans les écoles aux États-Unis pour soulever la question des orphelins, non seulement en Afrique, mais partout dans le monde « Une personne qui va se mettre debout, qui va croire à sa mission et qui va prendre des mesures pour les réaliser, est suffisant pour faire la différence. Je continue à demander des dons pour financer ma mission. Jacaranda ne possède pas de fonds permanents ou des dons réguliers. Grâce à l’engagement, le dévouement et certains fonds, nous pouvons aller loin. »
Marie termine «ce n’est que par l’éducation que nous donnons la possibilité d’un avenir meilleur et plus prometteur pour les jeunes et les enfants ».
Cliquer pour visualiser le diaporama.Les enfants Jacaranda ont toujours besoin de soutien. Pour en savoir plus sur cette école modèle et de collaborer avec Marie, n’hésitez pas à visiter http://www.jacarandafoundation.org
Interview: XMA
Photos: Marie Da Silva