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Manuel Valls, les régiments alignés, la famille digne, écrasée de chagrin, le cercueil drapé de bleu blanc rouge, les décorations posthumes sur leurs coussinets… Ce matin, j’ai eu l’impression de revivre un mauvais rêve. Moins d’un mois après le policier Amaury Marcel, c’est au gendarme Daniel Brière que nous rendons hommage, sous la pluie, dans la cour de la caserne de gendarmerie Ausseur à Nice Ouest.
Fauché par la voiture d’un délinquant sans scrupule, le major Daniel Brière est la dernière victime de cette violence que le Ministre de l’Intérieur a qualifiée « d’intolérable, d’insupportable, d’inqualifiable ». Cet époux, ce père, ce fils était un professionnel de qualité et notamment un enquêteur d’une redoutable efficacité. C’était aussi, d’après Sami qui l’a bien connu, un homme de paix, de dialogue et de consensus. Un grand serviteur de la République.
Tout en rappelant que « la polémique n’avait pas sa place, face à de tels drames », le ministre ne s’est pas contenté de constater que « les forces de l’ordre sont exposées quotidiennement aux manifestations les plus violentes de la société ». Il a annoncé qu’en accord avec le Président de la République, il avait non seulement renoncé à la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux à la retraite pour les forces de l’ordre, mais aussi prévu le recrutement de 500 policiers et gendarmes en 2013 (au total 6000 postes) pour commencer à compenser les 10 000 postes supprimés ces dernières années.
Une annonce forte qui démontre que, sans gesticulations démagogiques, le gouvernement joue la carte de la fermeté à sa façon : en renforçant le service public de la sécurité. Le contraire de ce qui a souvent été fait.
Une annonce qui a valeur d’engagement puisque faite devant le cercueil du major Daniel Brière qui venait d’être promu, à titre posthume, au grade de capitaine.