Après son passage à l'International Records, Amen Dunes amène au 106 sa folk-psyché. Une valeur montante qui suscite beaucoup d'attentes chez les spectateurs présents dans la salle. Paradoxalement, peut-être plus que Sharon Van Etten qui est pourtant la tête d'affiche du concert.
Depuis un premier album sorti en 2009, l'américain Damon MacMahon développe cet étrange objet musical qu'est Amen Dunes. Etrange car au centre de multiples influences. Si le fond est radicalement folk, celle-ci est transcendée par des perçées psyché et rock. Ainsi des titres comme "Sunday", issu de l'album Through Donkey Jaw (2011), semble tout simplement une résurrection des Pink Floyd de l'époque de Syd Barrett. Même si on aurait pu attendre un peu plus d'envolée à la fin de certains morceaux, la voix de MacMahon compensait largement ce petit regret et était une invitation à la rêverie.
Sharon Van Etten est peut être une création de cette rêverie collective. Par sa douceur et sa gentillesse, elle assure une continuité harmonieuse avec le groupe précédent en proposant cependant une folk plus traditionnelle. C'est pour elle l'occasion de présenter son troisième album, Tramp, et son appartenance incontestable à la grande tradition de la folk. Ses mélodies sont dignes des grandes plaines américaines et "Give Out", par exemple, montre une très grande maîtrise de cette tradition. Sans renier cette dernière, Sharon Van Etten est capable de s'aventurer dans d'autres atmosphères avec "Léonard", très proche des mélodies de Beirut, qui a lui-même collaboré avec Van Etten, et "Warsaw" qui ajoute une touche psyché à cet univers. Mais, c'est à chaque fois sa voix douce et puissante, comme dans "All I Can", qui fait vibrer les spectateurs car, malgré la différence entre leur chemin respectif, Amen Dunes et Sharon Van Etten ont tous les deux fait corps avec la sensibilité du chant issu du folklore américain.
L'album Tramp de Sharon Van Etten sur Deezer
Photos du concert de Amen Dunes
Photos du concert de Sharon Van Etten