Vous cherchez des « investisseurs » pour votre entreprise ? Vous avez pensé au crowdfunding ? Vous pourriez obtenir quelques milliers d’euros, tout en restant 100% maître du capital! C’est ce que qu’a fait Sylvain, un jeune entrepreneur français, qui a levé 25 495$ en moins d’un mois. Voici quelques conseils à tirer de son expérience.
Pour commencer, voici 4 conseils généraux inspirés de l’expérience de Sylvain. Vous trouverez l’interview de Sylvain dans la suite de l’article, où il explique comment il s’est maintenu dans les premières pages « techno » de KickStarter,…
Conseil n°1 : écoutez vos frustrations pour trouver une idée d’entreprise
L’idée de MoveeGo lui est venue suite à une frustration : « quand je fais des vidéos l’image bouge ! » On a tous connu ce problème : Sylvain y a trouvé une solution simple, pratique et pas chère ! Bref, écoutez bien vos frustrations, vous pourrez peut être en tirer de l’argent.
Conseil n°2 : soyez le premier client de votre produit
Ce n’est pas obligatoire, évidemment, mais ça peut vous faire gagner beaucoup de temps pour l’étude de marché : il suffit que le produit vous plaise !
Vous pouvez ensuite affiner le produit sur des forums spécialisés ou auprès de passionnés (blogueurs, associations, etc.).Conseil n°3 : quel site de crowdfunding choisir ?
Commencez par regarder Kickstarter, KissKissBankBank et Ulule.
Puis cherchez parmi les site de crowdfunding spécialisés ici et ici.
Sylvain a choisi Kickstarter : le site de crowdfunding où les levées de fonds sont les plus grosses… mais où la concurrence est la plus rude ! Si vous souhaitez présenter un projet sur Kickstarter, le porteur de projet doit être domicilié aux US ou au UK… sinon vous devez trouver un associé américain ou anglais. Ensuite, n’importe qui dans le monde peut financer votre projet.
Si vous êtes basés en Europe, vous pouvez essayer les « KickStarters locaux » : KissKissBankBank et Ulule qui sont parmi les plus gros sites généralistes de crowdfunding.
Le principe du crowdfunding est assez simple : en gros, les gens achètent vos produits ou services en avancent. Certaines personnes financent aussi de manière désintéressée. Sur Kickstarter, Ulule, KissKissBankBank, les « financeurs » ne deviennent pas actionnaire de votre projet : vous restez 100% maître de votre entreprise.
Attention toutefois : le principe utilisé par KickStarter, KissKissBankBank… n’est pas représentatif de tous les sites. Certains sites proposent aussi de prendre des parts dans les sociétés ou de rémunérer des prêts d’argent. A vous de vérifier au cas par cas.
Conseil n°4 : Créez une page de présentation qui inspire confiance
Si vous cherchez un exemple, voici la page Kickstarter de MoveeGo avec laquelle Sylvain a levé les 25 495$. J’insiste sur ce point : vous devez absolument inspirer confiance auprès des gens qui ne vous connaissent pas ! Les sites de crowdfunding reposent entièrement sur ce principe !
Pour la suite des conseils, voici l’interview de Sylvain.
Il nous explique comment lui est venue l’idée, comment il a réussi à se maintenir dans les premières pages « Techno » de KickStarter, quels sont ses nouveaux projets,…
Comment t’es venue l’idée d’abandonner les fontaines pour passer au moveeGo?
SL : En un mot, une rencontre. En fouillant les annonces pour un job à Los Angeles, je suis rentré en contact avec John, qui possède tout un atelier de production (machines CNC, tour, atelier de soudure etc…) pour ses loisirs. Il cherchait des personnes motivées pour lancer des projets concrets alors j’ai sauté sur l’occasion. Mais n’ayant plus que 7 mois aux USA, il fallait se dépécher. Premier projet, une semelle massante avec inserts en 3D reproduisant des pétales de fleur. Prototypage et étude de coûts rapidement menés et constat amer… ça ne fonctionne pas.
En parallèle, l’idée de créer des outils pour aider les vidéastes amateurs à améliorer leur vidéos m’est venue lors d’un week-end en solo dans la Death Valley. Je me suis filmé pour partager ensuite avec mes proches ce que j’y ai vécu.
Lors du montage de la vidéo, je réalise que 75% des vidéos tournées sont à jeter car elles tremblent. Que ce soit en marchant ou en tenant l’appareil à bout de bras, le résultat est souvent décevant. Voyant que les stabilisateurs de caméras et les sliders (pour faire des travellings) sont hors de prix, souvent plus chers qu’une caméra ou un appareil photo compact, je décide de créer ces deux produits conçus spécialement pour les utilisateurs de compacts (GoPro, APN compact, mini caméras, smart-phones…) avec un prix raisonnable. Le temps étant compté, je conçois le produits en « mode Ikea », en n’utilisant que des pièces existantes, produites en masse, mais pas créées dans ce but initialement. Il y a des pièces de maçonnerie, de skateboard ou encore de voitures télécommandées… Avantage de la démarche : les coûts sont réduits et je ne dépends pas d’un sous-traitant pour la fabrication. Enfin, pour lancer le projet le plus vite possible, j’opte pour Kickstarter.
Et pour répondre à ta question, le projet de fontaines écolo, plus complexe et financièrement plus risqué, ne me parait plus non plus dans l’air du temps. En 4 ans, les mentalités ont évolué vis à vis de l’écologie et ce qui était une priorité, en passe de devenir une norme, est mallheureusement redevenu un sujet anecdotique, notamment en France. Le bon moment pour lancer ce business est probablement déjà passé.
T’as réussi à remonter à quel niveau sur les pages de kickstarter « découvrez nos projets » au meilleur moment?
SL : Bien que n’étant pas dans les « choix de la rédaction », le projet MoveeGo était régulièrement dans les plus populaires et presque toujours en première page dans la catégorie « Technologie ». C’est très important d’être bien placé pour avoir des visites sur son projet. Et pour être bien placé, il n’y a pas de secret, il faut des « backers », ces internautes qui décident de financer votre projet en échange d’une primauté sur les produits proposés.
Pour faire « buzzer » ton projet, tu en as parlé autour de toi (amis…); tu as aussi contacté des blogueurs sur le domaines, envoyer des « communiqués de presse »…?
SL : Oui, bien sûr ! Il est important de prendre un bon démarrage sous peine de rester englué dans les tréfonds du site… J’ai donc naturellement mis à contribution mes connaissances pour au moins faire passer l’info sur leur page facebook par exemple. Ensuite, j’ai trouvé quelques personnes intéressées par le projet sur les réseaux sociaux où le compte MoveeGo existait déjà quelques semaines avant le lancement sur Kickstarter et également sur les forums de discussion GoPro, communauté dans laquelle je suis bien impliqué. Avec quelques backers et une douzaine de « j’aime » au compteur, le projet pouvait être vu par les visiteurs et il a gagné de nouveaux backers, un peu plus chaque jour. Un bon coup de pouce est également venu des blogs high-tech qui se délectent de projets Kickstarter pour remplir leurs colonnes. Ainsi, l’article sur Gizmag a-t-il apporté directement 10 backers et l’article paru sur Mashable (le plus célèbre blog high-tech aux USA), en a apporté 6 autres.
T’as déjà envoyé les SteadeeGo aux gens qui ont financé ton projet?
SL : Bien sûr. Je m’étais engagé à les livrer avant les vacances d’été et ce fut chose faite. J’y ai passé des journées de 18h à scier, peindre, poncer, emballer et expédier environ 250 SteadeeGo et 150 SlideeGo… Un entrepreneur doit savoir tout faire !
Quand est-ce que le « grand public » pourra acheter tes produits?
SL : C’est possible depuis cet été. Une fois les produits pour Kickstarter envoyés, j’ai pu mettre en place un site internet où tout le monde peut commander les produits MoveeGo. Les stocks sont actuellement limités dans l’attente du bateau contenant notre déménagement depuis les USA. Il devrait arriver mi Novembre et les produits seront alors de nouveau disponibles.
Quelles sont tes prochaines étapes ?
SL : Je travaille actuellement au développement de la nouvelle version du SteadeeGo, utilisant les fournisseurs européens cette fois-ci. En parrallèle, je développe un système pour timelapse rotatifs et qui s’adaptera sur le SlideeGo pour permettre des timelapse en translation linéaire. J’ai beaucoup d’autres projets en tête, mais pas suffisamment de temps à y consacrer.
Si vous souhaitez être au courant des nouveautés MoveeGo, c’est par ici :
Pour les curieux, le SteadeeGo est un des outils mis au point par Sylvain pour stabiliser vos images. Voici le résultat que vous pouvez obtenir pour quelques dizaines d’euros :
Le site internet de MoveeGo (sur lequel vous pouvez acheter le SteadeeGo…) www.moveego.com
La chaine Youtube youtube.com/user/MoveeGo
La page Facebook facebook.com/Moveego
Twitter twitter.com/Moveego
Google+ MoveeGo
Et vous, vous avez pensé au crowdfunding ?
Crédits photo : Flickr CC Scott Beale / Laughing Squid