De plus en plus d’entreprises et d’organismes à but non lucratif font leur entrée sur le marché en plein essor de l’auto-partage. Ils offrent aux consommateurs de nouvelles possibilités pour personnaliser leurs formules de location, à moindre frais et avec toujours plus de flexibilité.
Car2go (https://www.car2go.com/en/austin/#) est une de ces nouvelles offres. Proposée par le fabricant de voitures de luxe allemand Daimler, il propose aux consommateurs de louer des voitures à deux places et de payer leur location non plus à l’heure, mais à la minute. Ce service comprend également une place de parking gratuite dans la rue.
Austin Fossey, qui ne possède pas de voiture, a ainsi fait appel à Daimler lorsque sa femme Brooke, enceinte, a ressenti ses premières contractions… à 2 heures du matin en pleine fête de Thanksgiving ! Depuis son téléphone portable, via l’application Car2go, il a réservé une smartcar garée tout près du domicile du couple à Washington. Pour 38 cents la minute, ils ont pu la louer pour un aller-simple à l’hôpital, s’évitant ainsi de devoir la ramener au lieu de location, et profitant d’une place de parking gratuite à côté de l’entrée de la maternité.
« Nous voulions simplement laisser la voiture et ne plus nous en soucier », a déclaré Mme Fossey, souriante, son fils Ethan dans les bras.
Comptant parmi les quelques deux douzaines de services d’auto-partage aux Etats-Unis, Car2go est la première à proposer des locations de véhicules en aller simple.
Les fournisseurs de ces services ont des statuts très variés : on relève de nombreux petits organismes à but non lucratif ainsi que de grosses entreprises, comme Hertz, leader de longue date dans le domaine. Car2go, qui a débuté avec succès il y a cinq ans en Allemagne, vient tout juste quant à lui de se développer aux Etats-Unis. Il possède déjà 1800 véhicules en service dans 6 villes américaines.
Avis Budget Group, nous vous en avions parlé, vient également de faire une entrée remarquée dans le secteur, après avoir racheté il y a quelques semaines pour 491 millions de dollars (http://dealbook.nytimes.com/2013/01/02/avis-to-buy-zipcar-for-500-million/) la société Zipcar, véritable pionnière en matière d’auto-partage (http://nouvelles-mobilites.net/2013/01/22/zipcar-rachete-par-avis-le-carsharing-echec-ou-succes/).
Tous ces acteurs, de plus en plus nombreux, ont bien compris qu’investir dans l’auto-partage devrait se révéler plus que bénéfique dans les années à venir. Alors qu’en 2012, on recensait aux Etats-Unis plus de 800 000 utilisateurs de tels services, les statistiques prévoient pour 2014 que leur nombre augmente de 44 % cette année, ainsi que le souligne Susan Shaheen (http://tsrc.berkeley.edu/SusanShaheen), co-directrice du Centre de recherche sur les transports durables de l’Université californienne, Berkeley.
Pour accéder à la plupart de ces services, les clients doivent payer une simple petite cotisation annuelle. Ils peuvent ensuite librement faire leurs réservations sur internet ou depuis une application smartphone. Ils déverrouillent ensuite généralement le véhicule grâce à une carte spéciale qu’ils passent devant des capteurs situés sur le pare-brise.
Devant l’augmentation croissante de l’offre, les entrepreneurs cherchent sans cesse à se démarquer. Zipcar (http://www.zipcar.com/), par exemple, a longtemps cherché à se faire valoir auprès d’une population jeune et dynamique. Leurs membres sont appelés les « Zipsters », et sur Twitter, ils ont assuré leur promotion grâce à un hashtag branché : #thatswhereiroll. Ils ont implanté nombreux de leurs centres de location directement sur les campus universitaires, et ont su proposer différentes sortes de voitures, ordinaires et prestigieuses, allant de la Ford Escape à la Mini Cooper décapotable.
Enterprise CarShare (http://www.enterprisecarshare.com/), qui a absorbé l’an dernier l’un des concurrent de Zipcar, Mint, s’inscrit quant à elle dans la tradition du luxe, en proposant aux clients de profiter des voitures « dernier cri » en matière de nouvelle technologie, telle que la Nissan tout électrique « Leaf ».
Quant aux organismes à but non lucratif, ils ont aussi leurs arguments pour tirer leur épingle du jeu. Ainsi City CarShare (https://www.citycarshare.org/), basé à San Francisco, a créé en 2008 le premier véhicule disponible en auto-partage accessible aux passagers en fauteuil roulant. Appelé « AccessMobile », le programme met à la disposition des consommateurs des mini-fourgonettes pouvant accueillir, en plus du conducteur, deux fauteuils roulants, et trois passagers. Susan Shaheen a souligné que cette innovation louable et ingénieuse avait permis efficacement au petit organisme de lancer sa croissance et de se faire une belle place sur les marchés.
Nicholas Cole, créateur de Daimler mise quant à lui sur la flexibilité de son offre. Il assure que son entreprise utilise les dernières technologies informatiques pour fournir quasi-instantanément à ses membres, un véhicule. Moyennant des frais d’inscription de 35$, les membres de Car2go peuvent localiser les smart à puce bleues et blanches de la marque en moins de quinze minutes. De plus, les membres paient leur location à la minute et peuvent se garer gratuitement dans des espaces de stationnement mis à disposition par les villes adhérentes du programme.
« Nos membres ne sont pas tenus de nous dire où ils vont, ni pour combien de temps, du moment qu’ils ramènent la voiture dans une aire de stationnement de la même région », précise Nicholas Cole.
New York est une des villes à l’étude pour une expansion de la marque, nous informe Katie Stafford, porte-parole e Car2go. « C’est une ville où le problème du parking est différent des autres villes, explique-t-elle, mais nous devrions arriver à une entente bénéfique pour nous comme pous la ville ».
« Il y a une tendance générale qui fait que les consommateurs actuels ne veulent plus payer que pour ce qu’ils utilisent réellement », assène Cole. « Il n’y a qu’à voir le succès d’iTunes, logiciel qui permet de pouvoir seulement acheter quelques chansons au lieu de tout l’album. »
Jusqu’à présent, les grandes entreprises et les petites organisations coexistent pacifiquement, grâce à une demande en constante augmentation dans les zones urbaines.
L’arrivée de grosses entreprises, comme Daimler et Avis, sur le marché « n’est pas de pousser tout le monde à la faillite », insiste Wilson Wood, président de l’Association CarSharing (http://www.carsharing.org/) qui regroupe 19 petits fournisseurs, dont City CarShare.
Leurs services sont suffisamment différents pour ne pas intéresser les mêmes cibles…
Il faut aujourd’hui espérer que de telles offres fleurissent dans les grandes villes françaises où l’offre ne semble pas encore à la hauteur de la demande !