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[feuilleton] Antoine Emaz, « Planche », 13/20

Par Florence Trocmé

Lu le dossier Jean-Pascal Dubost dans la revue Décharge, n°147. L’entretien est bien : Jean-Pascal est toujours aussi cassant, net, tranchant. Je comprends qu’il sépare deux périodes, avant/après Les nombreux, ce livre étant comme un adieu au vers. Son refus de l’émotion larmoyante, je le partage. Il revendique encore la primauté de la technique et du travail ; il faudrait que je l’interroge sur Ponge, à ce propos. Suit une courte anthologie d’une douzaine de poèmes dont six inédits extraits de ce « livre de dette » dont il me parle depuis deux ou trois ans, et qui renoue avec le poème-phrase étirée. Il faudrait aussi l’interroger sur sa forme particulière d’humour, mêlant auto-dérision et satire. 
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Beau ciel bleu. Je suis allé au marché : acheté un gros bouquet de soleils. Je repense à Van Gogh et à ce vers de Tzara qui m’est toujours resté en tête : « Éternel tournesol carrousel de soleil ». Alexandrin ternaire et micro-structure sonore. 
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Message de Mathilde Visher, toujours aussi gentille, à propos d’un festival en Suisse. Très bonne idée d’offrir ainsi un espace de rencontres à de jeunes poètes français et suisses durant une semaine. 
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On n’est pas un bon titre. Il insiste trop sur un marqueur déjà lourd de mon travail. Et de là à ce qu’un esprit malveillant me demande si je n’ai pas oublié un « c »… 
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Jean-Louis Giovannoni m’envoie son texte pour Triages. Je pense que James lui a demandé cela pour la section « Les langues du métier ». Jean-Louis travaille l’articulation des langues de ses deux métiers : poète et assistant social en hôpital psychiatrique. Très intéressant de lire comment son rapport aux malades a transformé son rapport à la langue, et donc sa poésie. L’analyse n’est pas technique, pas encombrée de termes médicaux, mais très écrite. C’est vraiment un texte de Jean-Louis à part entière, sur un sujet que je n’avais jamais abordé avec lui mais qui m’intriguait depuis longtemps. Car, sur une longue période, je crois à ce poids de la vie professionnelle sur celle d’écrivain. Une sorte de pression insidieuse ou parfois brutale de l’une sur l’autre. Pour moi, je sais que le thème de la fatigue est très lié à la débauche d’énergie nécessaire pour enseigner. Pour Jean-Louis, c’est la question de la langue autre qui est posée, et comment serait-elle évitable au contact quotidien de malades mentaux ? 
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Le bruit des poissons rouges de Sabine ; ils viennent en surface gober de l’air, ou de la fumée de gauloises, qui sait ? 
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Invitation Cavaillon : si je comprends bien, il s’agit d’une double lecture : Glück, Sacré, moi, Combet, puis film de Graziani, et lectures de Giovannoni, Sintive, Ferrat. Un festival… Donc je n’aurai pas besoin de lire beaucoup. Choisir dans le travail fait avec Anik Vinay. 
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Plus je travaille sur les poèmes anciennement écrits, pour la reprise Tarabuste, plus je me dis que les marges ont leur place, leur sens. Au fil des années, j’ai écrit un tout incomplet mais cohérent. Les excroissances sont des annonces ou des impasses ou des attentes, il ne faut pas les raboter. Ce qui ne m’intéresse plus, ou moins, avait sa raison d’être dans une poursuite d’écrire-vivre, qui continue. Laisser un labo, pas un musée emaz. 
épisodes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12,
suite mercredi 6 février 2013  
©Antoine_Emaz


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