Les sessions urbaines #9 - Gregos

Par Acr @CollecDeReel
La neuvième édition des sessions urbaines se fait avec l'artiste Gregos.

Petit, il rêvait de devenir archéologue ou paléontologue. Il commence à faire de petites sculptures jeune, et dessine quotidiennement. Mal orienté, il travaille en mettant de côté ses rêves d'enfant et ne renoue avec l'Art que lors de sessions de graff dans les années 80 et à l'occasion de son séjour de deux années en Grèce.
En 2006 Gregos se donne les moyens d'expérimenter et de créer réellement, entre moulages, sculpture et peinture et débute son projet phare, celui où il moule et produit en séries des masques de son visage, qu'il va coller sur les murs des villes où il réside ou qu'il découvre lors de voyages. Le masque initial est celui où il se représente en tirant la langue. Cette "grimace" c'est celle qu'il fait à chaque fois qu'on tente de le prendre en photo depuis qu'il est enfant.
A l'origine une réponse visuelle à des personnes qui l'ennuient, très vite ce moulage devient un miroir, un symbole de réflexion, et un message direct à des évènements plus politiques.
Processus autobiographique, c'est son humeur qu'il colle sur les murs et pas par hasard.
La grimace est une façon détournée et parodique de poser la question de la figuration. Gregos s'auto-réalise autour des états de son "moi". Il fige dans ses masques l'excès de ses humeurs. C'est également une façon de dépasser les conventions.
Dans l'histoire de l'Art, et selon la doctrine de l'Académie, on représentait souvent les damnés, les traitres en personnages grimaçants, c'était une forme de ségrégation sociale. Beaucoup d'artistes ont depuis dépassé les conventions de l'Art académique qui prônait la passion contenue, la codification dans une retenue des expressions. Les visages "laids" qui bousculaient la doctrine étaient relégués au ban de cette Académie. On préférait le maquillage qui dissimulait les grimaces passionnées.
Pour Gregos, il est plus facile de s'exprimer de cette façon en signant ses humeurs, ses messages sont ciblés et portés par son identification. Il se représente tour à tour tirant la langue, serein, souriant et envoyant un baiser.
De plus en plus grand. Voilà la ligne directrice de la continuité de son Art. Des projets version grande échelle, prendre plus d'espace.
*Gregos, si j'évoque Franz Xaver Messerschmidt
**L'Ataraxie
***Pour terminer notre échange, j'aimerais que tu te détendes et que tu te plonges complètement dans un souvenir heureux.
Puis-je connaître le souvenir que tu as choisi ?
Oui. Je me suis souvenu du moment où mon fils m'a dit pour la première fois "t'aime".
***
Vous pouvez retrouver Gregos en ce moment à la galerie Artkraft, 28 rue Chaptal 75009 Paris, à la galerie Ophite, 64 rue du Temple 75003 Paris, place des Vosges à la galerie Modus, et pour ceux qui voyageront à Los Angeles, à la Maximillian Gallery.- Mercredi 24 octobre 2012 lors de la sortie du Cahier d'Activités "Fais parler les Murs" Editions Actes Sud Junior, de Cécile Gabriel, à la librairie du Monte-en-L'Air où un happening est programmé avec les artistes ayant collaboré à cet ouvrage (Jérôme Ménager, Mosko et Associés, LATLAS, Invader, JANA & JS, le Cyklop...).- Dans la prochaine parution du magazine Ca m'intéresse du 24 octobre 2012.- Il participera à la prochaine vente aux enchères de l'association Fight Aids Monaco.- En février/mars 2013 il participera au festival Street Art à Athènes.