Avec cet article, j'en fini avec mes sencha de Tawaramine produits par M. Mochizuki.
Il s'agit cette fois, d'un futsumushi évidemment, du cultivar Kanaya-midori. Développé, comme son nom l'indique au centre de recherche de Kanaya il y a maintenant de nombreuses années, ce cultivar est réputé pour son parfum riche et beurré. On le trouve aussi bien en étuvage standard futsumushi à Shizuoka, qu'en étuvage long, fukamushi, à Kagoshima. Kanaya-midori est aussi l'un des parents du très parfumé Kôshun.
Avec ce Kanaya-midori de Tawaramine, nous avons de très belles feuilles, de longues et épaisses aiguilles très parfumées.
Kanaya-midori n'est pas un cultivar très puissant en goût, et pour cette raison, je recommande 5 bon grammes de feuilles pour mon habituel 70-80ml d'eau. Température classique, 70-75°C. 1 minute d'infusion.
La liqueur est très belle, limpide et lumineuse. Mais avant cela, c'est bien son parfum qui attire l'attention. Sur une texture beurrée, crémeuse, viennent dansée de nombreuses tonalités florales et de fruits mûrs.
La liqueur, d'abord très légèrement astringente libère rapidement des arômes sucrés et crémeux, laissant ensuite place à un aftertaste long, velouté, très doux et un peu floral et fruité.
La deuxième infusion est celle qui me laisse le plus fortement une impression de fleurs et de fruits, malgré une augmentation logique mais légère de l'astringence. Cette dernière apporte une stimulation aromatique végétale plus présente que sur la première infusion. Ici, le beurré est plus discret.
Cette deuxième infusion fait la part belle aux parfums qui se développent dans la bouche, le nez et la gorge.
Une troisième infusion fait alors revenir les saveurs, le goût, avec cet aspect velouté crémeux qui revient en un arrière plan plus fort, sans pour autant faire disparaître le floral et le fruité. Bien sûr, l'astringence commence à se faire bien nette.
Une quatrième infusion montre une tendance identique, mais plus légère.
Ce sencha de Tawaramine fait preuve d'une immense richesse en arômes et en parfums. Cette complexité est d'autant plus évidente à mesure que les préparations s'accumulent. Les impressions sont toujours subtilement différentes. Aussi, j'ai cru remarqué que la théière noire de Shôryû mettaient en avant le beurré et le florale, alors que la rouge de Setsudô faisait ressortir plus fortement le fruit mûr.
Notons aussi que c'est un thé qui gagne beaucoup en richesses quelques jours ou semaines après l'ouverture du sachet.