Dans un post dans lequel il médite sur les réactions de ses lecteurs français à ses remarques légèrement (très) légèrement cyniques sur le discours de F.Hollande à Bamako, Arthur Goldhammer s'interroge sur le renouveau du "patriotisme" français à cette occasion.
La question est pertinente et il est vrai que cette intervention ne suscite que très peu de critiques et d'interrogations, bien moins que celle en Libye. Et les rares qui s'y essaient, comme Thierry Desjardins, passent pour un peu grincheux.
Si cette opération dont on n'a pas vu la fin attire de ce coté-ci de l'Atlantique tant de soutiens, c'est qu'elle combine :
- une intervention juste : qui pouvait laisser le Mali aux mains de bandes de voyous et de terroristes qui violent les femmes et coupent les mains des voleurs?
- une démonstration de la force et de l'efficacité de nos forces armées qui ont donné le sentiment de mieux s'en sortir que d'autres (peut-être était-ce tout simplement plus facile d'intervenir au Mali qu'en Afghanistan…), démonstration d'autant plus parlante que nos alliés sont restés bien discrets,
- une confirmation de ce que la France n'est toujours pas une puissance comme les autres. Qui, hormis les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne aurait pu mener ce type d'opérations? Ni les Allemands, ni les Italiens, ni les Espagnols, ni les Russes ni les Chinois : nous valons bien notre siège au Conseil de Sécurité,
- la preuve de la maturité et des qualités de dirigeant de François Hollande : il a su prendre des décisions rapides sans hésiter ni se pavaner comme son prédécesseur.
Tout cela vaut bien quelques bravos. Même si l'on ne peut jurer de lendemains qui chantent.