Plusieurs cancers de l’âme grugent le bonheur. L’amertume est l’un des pires. Ce sentiment de déception. Vouloir revenir en arrière ou refaire le chemin à l’envers. Tristesse, mélancolie. Désillusionné de doutes. La vie nous démontre sans cesse que rien n’est si solide, rien n’est si certain. Quelqu’un a fait mourir les étoiles, un grand trou s’est ouvert et le bonheur y est plongé sans trop s’en faire.
Le bonheur parfait, sans épine, sans bémol…est pour les imbéciles. En ce sens qu’il est utopique de croire qu’on peut atteindre un état absolu alors qu’on se trouve dans un monde tellement relatif, tellement imprévisible, tellement imparfait.
Le bonheur semble davantage tourné vers la tête que vers le coeur. Parfois notre tête nous confirme que nous avons absolument tout pour être heureux, mais le coeur n’y est pas. L’image de la réussite que nous impose la société est telle qu’avouer que nous n’avons pas le bonheur facile équivaut presque à avoir échoué sa vie. C’est sans doute ce qui explique que la majorité des individus a tendance à s’estimer très heureux, alors que la vie de tous les jours nous envoie de plus en plus de signes contraires…(Vous en parlerez à nos listes d’attente au CLSC…)
La société nous enseigne ses différentes exigences, axées sur la consommation, sur la notion de l’avoir plutôt que sur celle de l’être et sur l’obligation de performance, comme si le mieux ne pouvait s’obtenir que par le plus…Toujours plus.
Le bonheur c’est pour aujourd’hui ou demain? Quand la porte du bonheur se ferme, une autre s’ouvre, mais souvent nous regardons si longtemps la porte fermée que nous ne voyons pas la porte qui a été ouverte pour nous. Le bonheur c’est tout petit, si petit que parfois, on ne le voit pas. Alors, on le cherche, partout. On garde sur nos lèvres un goût amer, une amertume.
Le bonheur c’est de regarder un paysage et de se dire « wow c’est beau chez nous », c’est de prendre un verre avec des amis et de rire toute la soirée, d’aller souper avec sa grand-maman et de voir ses yeux s’illuminer…
Ne cherchons pas le bonheur dans nos souvenirs. Ne le cherchons pas non plus dans le futur. Cherchons-le dans le présent, c’est là seulement qu’il nous attend!