Né de la rencontre entre Brian May et Freddie Mercury, Queen reste incontestablement l'un des groupes de rock les plus originaux.
Une légende qui perdure sous l'impulsion d'une personnalité hors norme, celle de Freddie Mercury, un savant mélange de ténor et de rocker.
Dans son école d'art, Tim Staffell rencontre Freddie Bulsara, qui comme lui est fan de musique et particulièrement de Jimi Hendrix.Freddie Bulsara est chanteur du groupe " IBEX " et fréquente assidument les membres de " SMILE " , qu'il considère comme de très bons musiciens et à qui il donne énormément de conseils en matière de prestation scènique (le point faible du groupe). SMILE signa avec une maison de disque (Mercury) et enregistra le 45 tours Earth / Step on me, qui, à la déception générale ne sortira qu'aux Etats-Unis et sera un échec total. Finalement, Tim Staffell quitte Smile pour un autre groupe, Humpy Bong, et Mercury doit pousser Brian May et Roger Taylor à continuer l’aventure. Au passage, il finit par imposer leur nouveau nom, Queen, qui remplit plusieurs critères chers à Mercury : court et donc facile à retenir, assez pompeux et irrévérencieux à la fois Queen signifiant « reine », mais également « homosexuel » en argot britannique. Le groupe procède à des essais avec plusieurs bassistes au cours de cette période, sans grand succès. Parmi les bassistes méconnus ayant auditionné et joué avec le groupe, on peut noter Mike Grose (jusqu'en août 1970), Barry Mitchell (jusqu'en janvier 1971) ou encore Doug Bogie (jusqu'à l'arrivée de John Deacon en février 1971).
En 1973 sort donc chez EMI leur premier album, Queen, qui recevra une excellente critique de la part de Gordon Fletcher du magazine Rolling Stone. Il en dira : « leur premier album est superbe » bien qu’il ait, comme l’a fait remarquer May, été enregistré avec peu de moyens, dans des conditions difficiles et ait demandé deux ans de travail. Pour le Chicago Herald, il s’agit d’« un début au-dessus de la moyenne ». Malgré cela, l’album n’arrive pas à capter l’attention du public, puisque le single Keep Yourself Alive, composé par Brian May, se vend mal. Ce premier opus est fortement teinté de heavy metal et de rock progressif.
En 1974 sort l’album Queen II. On y trouve quelques-unes des rares compositions du groupe faisant la part belle à la guitare acoustique. C’est à partir de ce moment que Queen commence à se constituer un public et à réussir commercialement parlant. Dans cet opus, leur style est plus abouti, ils se lancent dans une musique rock mélangeant solos psychédéliques, envolées baroques et effets flamboyants, jouant avec les chœurs et multipliant les changements de rythmes. Alors qu’ils partent en tournée aux États-Unis avec Mott the Hoople dont ils assurent la première partie, ils commencent à se faire remarquer pour leurs prestations scéniques engageantes et de bonne facture. L’album finira 5e dans le classement des meilleures ventes au Royaume-Uni, le single sélectionné, Seven Seas of Rhye, se hissant quant à lui à la 10e place de sa catégorie et offrant ainsi au groupe son premier réel succès. Cependant, malgré la tournée, les ventes aux États-Unis ne décollent toujours pas. La couverture de l’album Queen II de 1974, montrant, sur un fond noir, les quatre membres du groupe dans une pose d'inspiration quelque peu gothique, sert de base visuelle, l'année suivante, deux albums plus tard, pour le clip vidéo du futur hit mondial Bohemian Rhapsody.
Au cours de l’année 1975, Queen enregistre et sort A Night at the Opera. À l’époque, c’est l’album le plus cher jamais produit. Il comprend l’immense succès international Bohemian Rhapsody, composé par Freddie Mercury et qui demande à lui seul trois semaines de travail en studio. Finalement, ce titre finira troisième single britannique le plus vendu de tous les temps. La maison de production du groupe (il s’agit alors de Trident, label du groupe EMI) souhaitait à l’origine raccourcir le morceau pour faciliter sa diffusion radio. You’re My Best Friend, second single, une des rares compositions de John Deacon, s’offrira lui aussi un beau succès mondial.
Le titre phare de l’album, Somebody to Love, s’inspire du gospel et Mercury, May et Taylor multiplient leurs prises de voix en studio afin d’en faire un chœur d'une centaine de voix. Ce titre prendra la 13e place des classements aux États-Unis et la seconde place au Royaume-Uni.
Cette même année, Queen donne un fameux concert gratuit à Hyde Park, Londres. L’auditoire sera officiellement estimé à 150 000 personnes, bien que plusieurs sources avancent un chiffre proche des 180 000. Plus généralement, la fourchette oscille entre 150 000 et 200 000. Au Royaume-Uni, début février 1976 et ce bien que le groupe soit alors en tournée aux États-Unis, leurs quatre premiers albums se retrouvent dans le Top 20 en même temps, ce qui ne s'était encore jamais produit pour aucun groupe ou artiste solo.
En 1977 sort News of the World. Durement critiqué à son arrivée dans les bacs, l’album gagne son public avec le temps et finit par être considéré comme un classique du style hard rock de la fin des années 1970. Deux nouveaux succès en sont tout de même issus, qui deviennent par la suite des hymnes sportifs dans le monde entier We will rock you de Brian May et We Are the Champions de Freddie Mercury. Les deux titres finissent n° 1 aux États-Unis. C’est d’autre part avec cet album que la France commence à s’intéresser au groupe.
Roger Taylor sort cette année-là son premier travail en solo, sous la forme d’un single.
S’ensuit la sortie, en 1978, de l’album Jazz, incluant les désormais classiques Fat Bottomed Girls, Bicycle Race (qui sont tous deux sortis sur le même 45 tours) et Don't Stop Me Now. Bien qu’étant incontestablement un succès commercial, Jazz est assez critiqué, entre autres à cause de la multiplicité des styles musicaux abordés. Ironiquement, le magazine Rolling Stone sort cette pique : « Queen n’a pas assez d’imagination pour jouer du jazz. En l’occurrence, ils n’ont pas non plus l’imagination nécessaire pour jouer du rock & roll ». La pochette de l'album s’inspire d’une peinture alors visible sur le mur de Berlin. Parmi les morceaux de cet album, on peut noter Mustapha, performance vocale d’inspiration arabisante signée Mercury. D'ailleurs, il ne chante pas dans une langue existante mais improvise des sonorités aux consonances orientales. Lors d’un évènement promotionnel organisé à Wimbledon pour la sortie du 45 tours comportant les titres Fat bottomed girls et Bicycle race, cinquante femmes nues roulent à vélo autour du stade. Les images filmées ce jour-là sont réutilisées pour le clip de Bicycle Race, qui est quelque temps censuré au Royaume-Uni.
Début 1986, Queen enregistre l’album A Kind of Magic, contenant plusieurs titres destinés au film Highlander sorti la même année, ainsi que d’autres morceaux inspirés par le film, à défaut d’être retenus pour la B.O. L’album est un grand succès, ainsi que la déclinaison de singles : A Kind of Magic, Friends Will Be Friends, Who Wants to Live Forever et enfin Princes of the Universe.
Plus tard cette même année, Queen se lance dans une tournée à guichets fermés, le Magic Tour, afin de promouvoir l’album. Le point d’orgue en sera un concert sur deux soirées au stade de Wembley, qui sortira sur de multiples supports (album, VHS et plus tard DVD) sous le nom de Queen Live At Wembley Stadium et est considéré comme l’ultime témoignage des performances live du groupe.
Suite à ce succès, ils tentent de réserver le stade un troisième soir afin de satisfaire ceux qui n’ont pas pu obtenir de place, mais un autre évènement est déjà prévu ce jour-là. Ils se rabattent donc sur le parc de Knebworth. Les billets se vendent tous en deux heures, et 125 000 personnes se pressent pour voir ce qui sera l’ultime concert de Queen dans sa formation originelle. Au final, le Magic Tour reste leur plus importante tournée, jouée devant un total estimé à un million de spectateurs. Rien qu’au Royaume-Uni, on dénombre 400 000 personnes, le record de l’époque pour une tournée.
The Miracle constitue également un changement d’orientation dans la philosophie d’écriture musicale de Queen. Depuis les débuts du groupe, presque tous les morceaux sont écrits et signés par l'auteur des paroles seul, les autres membres ajoutant le minimum de créativité personnelle, aidant ainsi l’auteur à concrétiser sa vision. Dorénavant, l’écriture devient réellement collective et, bien que l’on puisse dire que les idées de départ aient pour origine un membre du groupe en particulier, c’est Queen dans son ensemble qui est crédité comme auteur des morceaux.