En continuité avec mon article d'hier, voici un "fait divers" qui a eu lieu le mois dernier, en Allemagne.
Le 16 octobre dernier, Hilal Bulut, jeune fille de 16 ans, d'origine turque et très bonne élève, est porté disparue. Alors que les enquêteurs cherchent plutôt une piste criminelle, ses parents pensent à une toute autre possibilité. Depuis peu, la jeune fille portait un intérêt grandissant pour l'islam radical. Elle se documentait beaucoup sur internet, avait rencontré d'autres adeptes. Quelques semaines avant sa disparition, elle avait demandé à ses parents l'autorisation de porter le niqab qui avaient refusé.
Alors sa disparition est-elle liée à son récent changement de comportement ? Pour ses parents, il n'y a aucun doute. Un mois après les faits, toujours aucune trace de la jeune Hilal.
Ce fait divers illustre la rapidité avec laquelle le salafisme endoctrine les jeunes, au coeur même de l'Allemagne. Les experts tirent la sonnette d'alarme : les jeunes doivent être protégés contre l'islam radical, avant que l'idéologie extrémiste n'empoisonne leur esprit.
Des chiffres alarmants : dans la région de Nordrhein-Westfalen, le nombre d'islamsites a doublé cette année, avec près de 1000 adeptes. Ce développement est inquiétant.
L'Etat allemand n'est pas resté passif face à ce "phénomène" très inquiétant. Toute personne soupçonnable est surveillée et arrêtée dès une éventuelle préparation de passage à l'acte. Par exemple, ces dernières années, des fabricants potentiels de bombes ont été arrêtés, ce qui a empêché des attaques. Mais, l'observation et la répression sont-elles suffisantes ?
Les salafistes sont partout. Ils abordent les jeunes dans les lieux publics comme sur les réseaux sociaux. Les jeunes ont besoin d'être protégés. Les parents, les amis, tout l'environnement social des jeunes doit être éduqué pour repérer et identifier les signes liés à une radicalisation. Il est important que chacun sache différencier l'islam traditionnel du salafisme. En effet, il ne faut pas créer d'amalgames, comme il serait inconscient de minimiser les conséquences du salafisme. Mais quand le terrorisme commence ? Cela reste difficile à savoir et à identifier.
Les cibles privilégiées des salafistes sont les jeunes issus de l'immigration, des convertis, mais aussi des non-musulmans. Généralement, ce sont des jeunes en situation critique, sans but, qui recherchent du soutien et de la reconnaissance.
Les jeunes sont séduits par l'appartenance à un groupe, une vision simple du monde avec le bien contre le mal, la promesse du salut au paradis, des conseils et des règles simples de la vie quotidienne. Certains qualifient même le salafisme de sous-culture jeune.
Face à l'efficacité et la rapidité d'endoctrinement du salafisme, l'Etat parait dépassé et impuissant. Plusieurs organisations musulmanes se sentent d'ailleurs visées et stigmatisées par les différentes campagnes de sensibilisation des organisations publiques.
Un numéro vert et une brochure ("Islamisten-Checkliste") ont été créés pour aider, accompagner et renseigner les parents.