Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir passé 3 mois et demi loin de mes bases, mais toujours est-il que cet article va continuer à te parler de musique française plus que je ne l'ai jamais fait.Ouais, parce qu'en gros tu es en train de lire l'article qui était sensé marquer la reprise de la saison des concerts, mais un mois et demi après. Il faut savoir que le bilan des 2 premières journées était franco-français, même si les concerts qui ont suivi ont ramené l'ensemble de l'effectif (et pourquoi pas ?) sur des terrains plus connus.
C'était pas vraiment prévu, mais grâce à des places offertes par Voxpop, je me suis retrouvé le 13 octobre dernier, à aller voir Odezenne au Rockstore. Mis à part quelques clips regardés à la va-vite sur youtube, mes connaissances les concernant étaient inexistantes, tout juste je m'attendais à arriver dans un Rockstore relativement vide et avec beaucoup moins de casquettes qu'au concert de Sniper il y a un an.J'avais pas totalement tort, le groupe a beau faire une musique très orientée hip hop, le public reste relativement proche de celui que l'on retrouve habituellement sur les concerts de rock indépendant, en plus déguisé et moins habitué (en témoigne ce jeune homme aux grosses lunettes qui est allé demander un cognac au bar du Rockstore). Cela dit, la salle est bien remplie.L'organisation du groupe est assez surprenante : un guitariste/claviériste qui s'active, souvent dos à nous, sur de grosses machines placées à la verticale de manière à nous faire face, et qui occupe presque la moitié de la scène, un DJ et 2 MC. On retrouve l'honnêteté et l'énergie propre aux concerts rap que je décrivais toujours dans ma revue de Sniper, sauf que le groupe en est à sa première tournée, donc se donne vraiment sans compter dans un spectacle tout sauf calibré. À l'écoute, on peut reprocher au groupe une certaine facilité dans les textes, mais sur scène, leur fraîcheur balaie toute les critiques.
Moins d'une semaine plus tard, j'allais profiter de la fraîcheur d'un autre artiste : j'ai nommé Didier Super.Dans un premier temps, les locaux de Iaross ont balayé tous les a priori négatifs que j'avais sur eux après la dernière fois que j'avais eu l'occasion de les voir en concert, toujours quelques passages qui semblent un peu prétentieux au niveau du texte, mais un contenu musical bien plus étoffé qui fait qu'on a beaucoup moins l'impression de devoir venir, s'asseoir et écouter, pour le coup c'est beaucoup plus proche de ce que j'attends d'un groupe.Ensuite vint Dimoné, un autre artiste local dont je n'avais encore jamais entendu parler : le genre de type qui sait qu'il ne fera rien d'autre que des concerts en première parties dans des petites salles de la ville, mais que ça n’empêche pas de sur-développer son égo pour jouer une sorte de Freddy Mercury à la française. Ça pourrait s'avérer lourd à la longue mais sur un concert court assis dans des sièges de cinéma ça passe plutôt bien.Enfin arrive Didier, la star de la soirée, qui ne semble pas plus affecté que ça de jouer après ces poètes. Il nous met tout de suite dans l'ambiance en accrochant sa guitare avec un rouleau de gros scotch. Là encore un show tout ce qu'il y a de plus honnête, des tentatives de chansons entrecoupés de sketchs d'un goût douteux et d'agressions d'enfants, de noirs, de mecs avec du gel, de photographes, ou encore de membres de son équipe technique. Il n'hésite pas non plus à pratiquer ouvertement le play-back dès lors qu'on tombe dans les tubes éternels qu'il en a marre de se voir réclamer à chaque fois tel l'énorme Y en a des biens. Cela dit il nous montrera toute l'ampleur de son engagement en terminant son concert dans la rue avec plusieurs inédits, il prendra tout de même la peine de préciser aux passants qu'ils n'ont pas le droit de rester écouter parce qu'ils n'ont pas payé. Le genre d'artiste trop rare dans notre pays !