Au cours de ma veille quotidienne, je suis tombée sur un article de Challenges qui indique que si les entreprises ne prennent pas le virage des réseaux sociaux, elles risquent d’être marginalisées à plus ou moins long terme.
Si l’article est principalement consacré à l’intérêt des médias sociaux dans une optique de recrutement, on peut s’interroger sur la pertinence de cette remarque dans un cadre plus global : les entreprises qui ne souhaitent pas « y aller » seront-elles forcément mises à l’écart ?
À mon humble avis, il ne s’agit pas d’être tout blanc ou tout noir, mais de mélanger les deux couleurs pour obtenir un gris qui vous corresponde : si être présent sur les médias sociaux peut se révéler propice à votre activité, il s’agit de trouver la bonne nuance adaptée à vos besoins propres.
Je n’y suis pas donc on ne parle pas de moi !
Aujourd’hui, il n’est plus possible de faire la politique de l’autruche qui consiste à dire et à croire que tant qu’une entreprise n’est pas positionnée sur les médias sociaux, alors, on ne parlera pas d’elle. Il y a dix ans déjà, le sociologue Manuel Castells disait : « Si vous, vous ne vous souciez pas des réseaux, les réseaux se soucieront de vous », et c’est effectivement le cas.
Ignorer ces réseaux et les usages qui en découlent vous mènera tout simplement à ne pas entendre ce que vos clients, fournisseurs et prospects pensent de vous.
Cependant, cela ne vous permet pas non plus de répondre et de rectifier le tir, si besoin est. Une mauvaise (ou bonne) presse sur les réseaux sociaux influencera votre e-réputation et pourra également avoir un impact sur votre réputation tout court. Difficile pour une entreprise ou une marque de participer aux échanges ou d’exercer un droit de réponse, faute d’être au courant de ce qu’il se dit sur elle sur les médias sociaux.
En dehors de l’aspect e-réputation et gestion de la relation client, être présent sur les médias sociaux peut améliorer votre visibilité en ligne, mieux référencer votre site web grâce au SMO, prospecter et mieux comprendre les attentes de votre public.
Il faut être présent partout !
Tout comme la politique de l’autruche, foncer tête baissée dans le vaste monde du web social peut vous amener à foncer droit dans le mur.
En premier lieu, il n’est ni efficace ni recommandé d’être présent partout, sauf si on s’appelle Danone et qu’on dispose d’une pelletée de ressources (humaines, financières…). Avant de choisir sur quels réseaux vous souhaitez communiquer, il est essentiel de se poser les bonnes questions, qui s’appliquent quel que soit le projet à mettre en oeuvre : c’est le fameux QQOQCCP, que Camille Alloing explique clairement sur son blog.
Après la phase de réflexion, vient celle de l’écoute, en d’autres mots : la veille. D’ailleurs, on notera que les informations issues de cette veille (sur sa marque, ses produits, son marchés, ses clients) ont un rôle essentiel dans la première étape de réflexion. Grâce à la veille, vous pourrez identifier qui parle de vous, en quels termes et sur quelles plateformes.
Après la phase d’écoute, vient celle de l’action : vous avez écouté, entendu, vous pouvez donc communiquer en toute connaissance de cause (qu’attend-on de moi ? est-ce en phase avec mon positionnement ? mes valeurs sont elles comprises ? etc. etc.)
À savoir : chaque espace sur les médias sociaux doit être régulièrement animé. De ce fait, être présent partout vous demandera un temps important pour alimenter vos comptes, surtout que chacun doit faire l’objet d’une animation propre.
D’autre part, certaines entreprises n’auront rien à gagner à être sur les médias sociaux. C’est le cas par exemple d’un sous-traitant du nucléaire en B2B, qui touche à la fois à un sujet sensible et à des cibles dites « traditionnelles » qui ne sont pas présentes sur les réseaux sociaux. Pour autant, cette entreprise pourra travailler sa stratégie de communication en ligne, peaufiner son site web et animer un blog/site d’actus pour renforcer son expertise.
Enfin, qu’on « y aille » ou pas, il est toujours bon de tendre l’oreille et d’effectuer une veille régulière sur le web, et a fortiori sur les médias sociaux, pour comprendre son environnement et garder un oeil sur ce qu’il se dit sur soi.
En définitive, entre tout ou rien, il existe un juste milieu qui consiste à réfléchir en amont à l’apport des réseaux sociaux dans votre stratégie de communication voire de commercialisation. Chaque cas est unique et demande une réflexion pour définir si, oui ou non, votre entreprise doit s’investir sur les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas d’y aller pour y être, parce que c’est à la mode et que « ça fait classe » ou de rester en retrait parce que « c’est un truc de d’jeunes ». La question à se poser avant tout est : quelle utilité, quelles opportunités pour mon entreprise ?