Je fais mes fonds de tiroirs. Je ressors de vieux textes écris depuis si longtemps. Ils sont éparpillés dans des endroits improbables. Je les dépoussière, je les classe, je leur donne une vraie place. Je m'étonne de la quantité de mes productions. J'ai retrouvé un cahier entier de poèmes dont j'avais tout oublié. Je ris souvent en découvrant pliées dans mes cahiers, des lettres d'amour passionnées, jamais envoyées (heureusement)... Fanny l'ouragan...
Je me souviens d'un homme que j'ai aimé passionnément, brièvement. Il était grand et fort, un peu plus âgé que moi. Il avait un haut poste de dirigeant et il a tenté à plusieurs reprises de me mettre au pas. Il connaissait finalement peu de chose de l'amour et s'accrochait comme un naufragé au mat de son éducation de fortune, vissé à une vision figée des rôles de l'homme et de la femme. "Non Fanny je ne suis pas mysogyne, je pense que dérrière tout grand homme il y a une femme"... // "Derrière...? et pourquoi pas devant ???"
Evidemment, j'ai tenu tête de toute ma fougue.
Je vais vous épargner la lettre poème que je lui avait écrite, mais je vous confie un peu de cette histoire, et ris avec vous de mon tempérament de feu...
"Tu es l'homme au centre de la photo
Je suis la femme à côté, dérrière, devant, marchant sur tes pieds.
Tu es le Général
Je suis la cavalerie"
Quel homme ne frémirait pas au bruit tonitruant des alezans au galop lancés à sa poursuite... ? Je crois qu'il me faut un dompteur de tigres ou alors un doux poète... et aussi une tisane à la camomille.
J'ai trouvé cette photo ici