À l’heure où les marques automobiles européennes garnissent les "unes" des journaux économiques pour cause de santé patraque, voire de risque de disparition, d’autres naissent. C’est bien sûr en Chine que cela se passe, mais nous sommes en quelque sorte concernés car les ambitions de Qoros, la nouvelle marque en question, ne se cantonnent pas au marché chinois. L’histoire commence en 2006. Chery fait partie de ces constructeurs chinois indépendants (c’est une précision importante) qui fabriquent en grande quantité des autos de piètre qualité pour le marché local et pour l’export. Avec 200.000 voitures en 2012, c’est même le 1er exportateur chinois. Mais Chery n’a pas la maîtrise des concurrents associés à des constructeurs européens, comme SAIC ou SAW (avec VW), BAIC (avec Mercedes) ou Dongfeng (avec PSA) et donc pas cette crédibilité qui lui permettrait de passer la vitesse supérieure. Vendre plus en Chine, et a fortiori en Europe, impliquait donc un passage obligatoire par l’amélioration des prestations : qualité de fabrication, design maitrisé, capacités dynamiques et surtout cinq étoiles EuroNCAP . D’où la décision de partir d’une feuille blanche, de s’associer à un investisseur, et surtout de s’attirer les services de talents reconnus – en majorité allemands - pour créer une gamme entière d’automobiles répondant aux standards européens les plus modernes.
La marque chinoise a prévu d'investir 16 milliards de yuans, soit 1,9 milliard d'euros, dans son développement d'ici à 2015. Elle envisage de donner naissance à un nouveau modèle tous les six mois avec un style européen dirigé par Gert Volker Hildebrand, ancien de Mini.
La première voiture de Qoros, une berline compacte quatre portes, sera dévoilée à l'occasion du prochain Salon de Genève en mars. Sa commercialisation en Chine et en Europe débutera en fin d'année prochaine, mais son nom n'est pour l'instant pas connu.