Plus électro, mais aussi plus planant. Ce sont sans doute les deux différences essentielles apportées par Coexist. Car aux premières notes de Angels, qui ouvre l'album, on ne peut que reconnaître le son tant aimé quelques années auparavant. Même guitare avec sa mélodie réduite à quelques notes telle une ritournelle et la voix de Romy qui donne toujours l'impression de chuchoter chaque mot à nos oreilles. Cette ouverture, digne de figurer dans le premier album, laisse présager une écoute des plus plaisantes. Chained comme Swept Away se tournent alors vers des rythmes plus dynamiques et des sonorités plus club. L'enchantement fût bien de courte durée car cet aspect de l'album n'est pas aussi abouti. Et ces titres souffrent de la comparaison avec Sunset et Tides, deux chansons assez rythmeés aussi mais qui reprennent le mélange guitare-électro de l'album précédent.
Mais, en réalité, il faut absolument dépasser cette dualité car The XX réussit à se frayer un troisième chemin plus inattendu. Un chemin qui radicalise l'atmosphère feutrée, planante du premier album. Try reste au seuil de cette voie avec une alternance entre une guitare qui semble dialoguer avec Romy et un son électronique lancinant. Mais c'est seulement la fin de l'album qui va mettre à jour ce nouveau style. Missing jouera avec les deux voix du groupe, la voix d'Olivier au premier plan, la voix de Romy quasi fantomatique, puis une inversion, les deux voix s'effaçant alternativement, comme pour marquer la fragilité qui les habite. Fragilité qui sera au coeur de Unfold et de Our Song, une fin d'album semblable à un doux murmure.
En bref : Difficile de juger ce second album, tant la comparaison avec le premier est inévitable. Mais finalement, c'est un album rassurant. The XX n'est pas LE groupe du siècle. Un grand groupe, c'est indéniable et Coexist reste une oeuvre de qualité.
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