Nuyorican Soul installe une passerelle entre le son new-yorkais et le savoir faire de cette petite île baignée entre l'océan Atlantique et la mer des Caraïbes. Avec son éventail de reprises et d'invités américains et porto-ricains, l'album de Kenny Gonzales et Louis Vega a de nombreuses raisons de plaire. Conçu à la manière d'une boite de cigares cubains, à laquelle fait référence le visuel de l'album, on savoure l'arôme quasi organique et naturel de chacun des titres par de larges bouffées. De nombreuses influences sont présentes à l'image des musiciens présents (George Benson, Eddie Palmieri, Tito Puente, etc.). Du hip-hop à la soul en passant par l'électronique avec une forte dominante jazz. Et si la section instrumentale reste très présente tout au long de l'album, il laisse cependant une part belle à la dimension chantée.
Que dire d'"I Am The Black Gold Of The Sun", reprise du groupe de soul psychédélique Rotary Connection magistralement interprétée par Jocelyn Brown. Le titre qui justifierais presque à lui seul la possession de l'album. Ou de "Nautilus (Mawtilus)", une reprise de Bob James en clin d’œil facétieux qui allie légèreté et élégance. Des qualités que l'on retrouve également sur le morceau scat de Roy Ayers. Il semble difficile de jeter un seul des titres de l'album. Les MAW ont su trouver l'équilibre entre désinvolture et une certaine consistance soul, comme sur "Runaway" interprété par India, tout en conservant la parfaite maîtrise de leur sujet. On salue néanmoins le travail effectué sur cet album, dont la dernière réédition de 2006, est agrémentée d'un deuxième disque de remixes.
En bref : un album chaleureux et sans prétention soutenu par ses nombreuses influences et collaborations.