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Chronique 2012 #3 : Remise du prix de Flore, le 8 novembre 2012.

Par Angelalitterature

Chronique 2012 #3 : Remise du prix de Flore, le 8 novembre 2012.

Remise du Prix de Flore / ©Myriam Thibault


Ce soir, c’est la remise du prix de Flore, au café de Flore, donc, sur le boulevard Saint-Germain. Il n’existe pas prix littéraire plus germanopratin. D’ailleurs, il est présidé par un vrai germanopratin : Frédéric Beigbeder. Comme il l’a dit : «Ça y est, nous sommes majeur !» Cela fait 18 ans que le prix existe. Sur l’estrade, sont passés Nicolas Rey, Guillaume Dustan, Philippe Jaenada, Michel Houellebecq, Boris Bergmann, Abdellah Taïa, Simon Liberati ; tous ces hommes font partis de mes influences, et c’est peut-être aussi le cas pour Oscar Coop-Phane. Jeune homme de 24 ans, il est barman, il a un pull rouge dont il a remonté les manches (pour que l’on puisse voir ses deux tatouages), il a une moustache, il est très grand, et est le lauréat de cette année 2012 pour son livre Zénith-Hôtel (aux Editions Finitude), dans lequel il parle d’une pute.  À 20h, la file d’attente est dense. Les gens, élégants habituellement, se bousculent pour entrer in the place to be. Certains n’ont pas de cartons et tentent d’entrer. En vain. Ils (nous) fusillent du regard ceux qui ont des cartons, ceux qui sont sur la liste, ceux qui ont des connaissances qui les font rentrer. Alexandra V. et moi sommes bousculées de toutes parts. Notre éditeur nous cherchent du regard dans la foule extérieure pour que nous puissions entrer avec lui. Nous entrons. Nous retrouvons Marie S. (sélectionnée dans la première liste du Prix de Flore). Le Flore est dénué de ses tables, une estrade est mise dans un côté : Jérémie Khlat mixe. La playlist plait, et plaira toute la soirée, même quand arriveront les Housse Racket (deux jeunes qui «mixent à l’ancienne» avec des cd). Sur le buffet, il y a du champagne Roederer, et plein de verres rouges en forme de boules qui contiennent une boisson «qui rend fou» selon une dame qui passe. Des plateaux d’huîtres et de macarons circulent. À l’extérieur, il y a également un buffet, et un glacier. Un glacier ? Nous sommes au mois de novembre, et à cette heure-ci, la température avoisine le 0 degré. Mais c’est ça le Prix de Flore : être en marge et faire ce que l’on veut, quand on veut. Peu de monde encore à 20h, il arrivera plus vers 21h. Pour l’instant, les Canal + (Petit Journal), NRJ 12, et autres télévisions, ne font pas grand chose. Ils filment une salle qui se remplit petit à petit : les people, les écrivains mondains, les attachées de presse arrivent au compte goutte. Cependant, le photographe des soirées parisiennes, Jean Picon, ne chôme pas. La remise du prix arrive un peu plus tard. Tous les membres du jurys montent sur l’estrade avec Oscar Coop-Phane. Habituellement, le lauréat de l’année passée est présent. Marien Defalvard a bien l’air absent pourtant... On félicite, on applaudit, on rit. La musique reprend, mais Frédéric Beigbeder a oublié de remercier Roederer : «C’est aussi ça la littérature !». À partir de maintenant, la lumière va s’éteindre petit à petit pour transformer le Café de Flore en piste de danse. On entend : «Il y a des crêpes d’habitude, non ?», on verra vers minuit, effectivement des femmes en manteau de fourrure avec des crêpes — tentant, en vain, de ne pas s'en mettre partout. Frédéric Beigbeder se promène avec un verre de menthe à l’eau ? On n’y croirait pas, si on n’avait jamais bu de verre avec lui et s’il n’avait pas pris ce jour là de la menthe à l’eau. On croise les membres du jury, Bertrand de Saint-Vincent, Arnaud Viviant, Manuel Carcassonne, Philippe Vandel ; des attachées de presse, des écrivains dont certains anciens lauréats, des éditeurs, des acteurs, des anciens chanteurs, des animateurs et chroniqueurs, des disparus de la circulation, une créatrice dont la mère a son magasin au bout du boulevard, et des mannequins dont on ne se souvient plus le nom, mais qu’on voit toutes les semaines dans le Madame Figaro. On croise des tas de gens que l’on connait de vue, et d’autres : inconnus. Je croise même un jeune homme au look The Kooples qui était dans la même classe que moi l’année dernière, à la Sorbonne (mais qui a vite abandonné). Comme quoi, on se retrouve toujours. Le monde (parisien) est petit. En tout cas, on se sera bien amusé. On nous aura présenté quelques-uns de tous ces gens. On en aura abordé quelques autres. On aura bien bu. On aura bien dansé sur Michael Jackson et David Bowie. Mais on aura quand même couru pour attraper le dernier métro.Paris, le 9.XI.2012

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