J'adore l'odeur de l'air après la pluie, des arbres à l'automne, humide, tourbée, végétale et presque moussue.
J'ai regardé les nuages laiteux, j'ai regardé le ciel qui se parait encore d'un magnifique bleu. La photographie a été prise cet été.
J'ai beaucoup regardé les pins maritimes. Ils sont magnifiques et restent encore majoritaires sur la presqu'île, même dans la ville. Leurs branches tortueuses, leurs verdures piquantes, leurs troncs penchés dans la direction où fuit le vent. La lune à travers les branches et les épines, le soir, blanche orangée, véritable phare, le matin comme un fantôme de la veille.Je n'ai pas fermé les volets la nuit pour continuer à les voir, j'aurais même ouvert si j'avais été plus solide.
J'ai regardé aussi, attentive, tous les mouvements, en haut, à la cime... Et plus réceptive je les ai vus, cette colonie d'écureuils. Ils sont nombreux, répartis par pistes "d'accrobranche".Il y a cet individu, le double de taille des autres, habitant de cette mini forêt dans l'arrondi avant le marché. Je l'ai vu presque tous les matins vers 8h, descendant à 2 mètres du sol, sur la branche d'à côté. Serein parce que conscient d'être à l'abri des mains, attentif aussi à regarder passer celle-là qui s'arrête tous les matins.Il y a ces jeunes qui se poursuivent en jouant autour du tronc en face de chez ma grand-mère. Il a ces autres qui viennent manger aussi dans le perchoir aux oiseaux.Il y a Séraphine qui appelle avant de venir sur les arbres du jardin.Il y a les autres inspectant les pins, pommes de pin après l'autre, laissant par mégarde tomber celle-ci, celle-là ou celle-autre encore... comme si c'était le premier automne d'avant l'hivernation.
Plus que mes séances de dégustations de thé, plus que les balades au bord de la mer, ce sont ces moments de détente qui m'ont apporté la sérénité.De longs moments de détente, d'attention portée sur les couleurs, les odeurs, les mouvements (des écureuils et des oiseaux, oh le nombre de geais cette année!!)... une inspiration, une conscience du présent.
En revenant sur Paris, mes balades ne m'ont pas encore apportée cette intensité. Plus urbaines que rurales et même pas en pleine verdure déstructurée, je pioche à nouveau dans les livres pour me donner cette impression de vie. La nature est à nouveau loin et je ne succombe plus qu'à des instantanés. Les livres m'apportent la réflexion et le socle d'une respiration.
... les passants du moment sont là