Comédie sans grands enjeux mais agréable

Par Borokoff

A propos de Happiness Therapy de David O. Russell 

A Philadelphie (États-Unis), Pat Solano (Bradley Cooper) est en pleine déroute. À peine sorti d’un hôpital psychiatrique, il ne pense qu’à reconquérir le cœur de son ex-femme qui l’a pourtant trompé et qu’il a surpris en plein adultère, ce qui l’a rendu fou et fait péter les plombs (d’où son séjour en H.P.). Un soir, Pat rencontre Tiffany (Jennifer Lawrence), une jeune femme très marquée par la mort récente et accidentelle de son mari. Entre Pat et Tiffany, quelque chose se produit, comme une étincelle et cette alchimie immédiate propre aux coups de foudre et qui donnent l’impression que vous connaissez l’autre depuis des années. Rapidement donc, des connexions s’établissent entre Tiffany et Pat, une flamme et une complicité qui vont au-delà de l’amitié mais que Pat se refuse à assumer, persuadé qu’il est fou amoureux de son ex-femme (incorrigibles, ces hommes…) et que son histoire n’est pas finie avec elle. Lorsque Tiffany propose à Pat de l’aider à reconquérir son ex-femme en échange qu’il participe avec elle à un concours de danse, Pat hésite. Avant d’accepter bien sûr…

Alors, bien sûr, Happiness Therapy est une comédie romantique typiquement américaine. Ses ficelles sont grosses comme ses clichés abondants. Le père de Pat par exemple est un fan inconditionnel de football américain, sa mère est maladivement inquiète au point de frôler l’hystérie et son psychiatre est indien, ce qui permet de pouvoir rire de son accent. Pourtant, il y a des choses à sauver dans cette comédie, autre chose que ces stéréotypes dans cette comédie écrite et réalisée par David O. Russell (Fighter, 2010) qui a choisi là d’adapter un roman de Matthew Quick, The Silver Linings playbook (en français, le bon côté des choses).

Autre chose comme la chair qui compose le personnage interprété par De Niro. Au-delà de ses clichés (c’est lui au fait le papa fan des Eagles), l’acteur autrefois fétiche de Scorsese, De Palma ou encore Ford Coppola compose un personnage consistant, profond et émouvant, et un mot à à la hauteur de son talent. Un personnage donc comme De Niro n’a pas eu l’occasion d’en jouer depuis des années et une série de comédies peu mémorables. Miné par le doute et le sentiment de culpabilité d’avoir été un père absent, De Niro livre une prestation de haut vol qui restera comme une des réussites majeures du film, tout comme le retour fracassant de Chris Tucker (un pote dépressif de Pat) qui avait disparu des écrans depuis l’échec monumental de Rush Hour 3 (2007).

Bref, malgré son manque d’enjeux majeurs et quelques longueurs (le film aurait facilement pu durer une heure trente au lieu de deux), Happiness Therapy se laisse agréablement regarder, grâce notamment à la composition de ses personnages secondaires (John Ortiz, Jacki Weaver en tête) et à la réussite de ses dialogues, drôles et enlevés. Rien à reprocher non plus à Cooper et Lawrence (toujours aussi à l’aise dans des personnages au caractère fort et bien trempé) qui forment un beau couple de cinéma, au-delà de leur différence d’âge…

http://www.youtube.com/watch?v=9KIqvwcc1e0

Film américain de  David O. Russell avec Jennifer Lawrence, Bradley Cooper, Robert De Niro et Chris Tucker (02 h )

Scénario de  David O. Russell d’après le roman de Matthew Quick : 

Mise en scène 

Acteurs : 

Dialogues : 

Compositions de Danny Elfman :