RSA, sans ressources assurées

Et plouf le RSA, la belle idée de Martin Hirsch. N’y voyez pas la révélation d’une préscience de ma part mais je le sentais venir ce coup là.

Le RSA sera donc bien généralisé mais moins généralisé que prévu, parceque comment dire , euh, ben , c’est à dire que les poches du pantalon sont un peu poreuses et que c’est pas la méga teuf dans le portemonnaie aussi alors il va bien falloir s’y résoudre, ce sera un petit milliard, pas plus.

Bref ça va pas rigoler du côté de notre ami l’ami des pôv.

Pour mémoire, et grossièrement, le RSA ou revenu de solidarité active est un revenu de complément qui permet à toute personne reprenant une activité de ne pas perdre de revenu. Car oui, une personne qui abandonne l’oisiveté pour l’arrassant mais si valorisant monde du travail peut voir son revenu diminuer. Perte de la CMU, diminution d’un certain nombre d’aides, franchise médicale etc, cela peut se jouer sur le fil du rasoir mais la situation est aujourd’hui telle que la majorité des nouveaux contrats de travail (ceux qui font miraculeusement baisser le chômage) sont des contrats de faible durée et que reprendre le boulot ne veut pas dire se noyer dans l’argent.

Merveille de la technique statistique, il se trouve en effet que les règles de comptabilité du chômage au sens du BIT sont assez sympatiques, vous en jugerez par vous même (présentation INSEE)

Un chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) est une personne en âge de travailler (conventionnellement 15 ans ou plus) qui 1°) n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, 2°) est disponible pour travailler dans les deux semaines et 3°) a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou a trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois

Si vous travaillez ne serait-ce que 2 heures dans la semaine, vous n’êtes plus un chômeur. Ceci dit vous n’irez pas loin avec ça, sauf à exercer un métier hautement rémunérateur type trader sur internet, prostipéripapétipute de luxe ou avocat en marchés publics, mais ce n’est pas bien grave, puisque vous dit-on vous n’êtes plus chômeur! Faites sonnez les trompettes et donner les oripaults ! Hallélouia (version Grace de Jeff Buckley).

Le RSA donc est un outil conventionnel, Etat-départements-partenaires divers et variés, qui permet donc de “garantir” contre la perte de revenu liée à la reprise d’activité. Un bon point puisque cela invalide partiellement le postulat de base des néo-classiques qui veut que les gens restent oisifs jusqu’à ce qu’on les sorte de leur autocomplaisance bulleuse pour les remettre au taff en leur offrant des ponts d’or d’argent de nickel.

En leur garantissant qu’ils gagneront au moins autant qu’en ne faisant rien (mais pour du boulot en plus), ce sont des hordes de bulleux que l’on compte remettre sur la voie de l’émancipation salariale et de la liberté consumériste.

Oui mais voilà, c’est qu’au début ça coûte de l’argent, et le gentil Martin il ne veut pas faire de son bébé un pôv justificatif d’une pôv politique sociale Sarkozyste pour les pôv, et c’est bien légitime.

Martin Hirsch avait bien tenté de négocier avec Frédéric Saint-Geours une partie du gâteau de la cagnotte de l’UIMM mais cela ne fera pas le manque à gagner entre le milliard gentiment accordé par le gouvernement et les 2.5 estimés par Hirsch et son équipe.

Bref, c’était bien beau le RSA mais comme nous sommes une nation en faillite, il vaudra mieux que les pôv continue à être pôv quitte à oublier que des pôv au travail c’est des allocations en moins, des charges sociales en plus et une socialisation des personnes largement plus importante.

Mais que cela ne gâche pas votre plaisir comme aurait pu le faire une vraie mauvaise nouvelle. Imaginez si en plus de ça le gouvernement avait annoncé une hausse de 4% des tarifs du gaz!

Ah bon? C’est fait?