Le congrès n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements et pourtant on s’en déjà poindre un certain malaise, voire une certaine violence tant les plaies de la désignation de 2006 sont encore vives.
Déjà, je m’interroge sur le sens et la portée de ce congrès tant la difficulté de débattre sereinement est déjà mise à mal par des procès larvés ou déjà tranchés.
Pour preuve, la tribune de mon ami Rémi Lefebvre. Politologue de son état, proche de Lienemann avec lequel je partage l’essentiel de son analyse sur l’état du parti et notamment quand il le dit que « malgré les apparences, une crise historique pour les forces de gauche »…
Ce constat je l’ai déjà fait ici même. Sur cette base on pourrait penser que la discussion pourrait être féconde… et bien non car un peu plus bas… il nous assène au détour d’une phrase cette trop fameuse rhétorique de la dérive droitière… dès lors tout est dit… il y a la vraie gauche et la fausse gauche… Pour ma part, je récuse ces termes… et je me vois mal écrire que certains socialistes connaissent une dérive bolchevique… Ces procès ne sont pas récents mais plus grave in fine, on met en œuvre des processus de stigmatisations d’opposition entre bons et mauvais socialistes.
A cela, on ne peut ajouter certains propos émanant de blogs socialistes… « pillage, coup d’Etat » et ce à propose de Ségolène Royal… on pourrait penser à une mauvaise blague mais surtout que cet auteur on se targue d’être un proche de Moscovici… Quelle est donc ce débat veut poser comme préalable la question de la légitimité… Combien de temps allons nous attendre pour voir refleurir les accusations de social traître, d’espion à la solde du sarkozisme ?
Cette violence manifeste est déjà à un tel degré que Moscovici a dû faire un rappel à l’ordre sur son blog … en même temps les braises ne s’attisent pas sans un appel d’air…
Juste un rappel, tout(e) camarade a sa légitimité dans le parti…
Enfin les ayant relatées ici, je ne peux ne pas évoquer les missives de Cambadélis et Gorce… je me trompe peut être mais dans le ton de l’un et de l’autre laisse transparaître une certaine défiance.
Alors oui… ce congrès commence bien mal… le Parti Socialiste me semble à la croisée des chemins non dans un caricatural clivage « dérive droitière/dérive gauchiste » mais peut être et surtout dans sa capacité à s’ouvrir sur la société, sa capacité à faire vivre une démocratie interne… Hélas… quelques jours à peine après l’ouverture non officielle de notre congrès… ce chemin là semble déjà bien mal engagé…
Alors… pour faire bonne figure, le temps d’une motion de censure… on se rabiboche autour d’une unité de façade… mais personne n’est dupe… les têtes sont déjà ailleurs…