Article : Phoenix Right : Ace Attorney

Phoenix Right : Ace Attorney
Le plus beau métier du monde ! (ou pas)

Certains rêvent d'être pompiers. D'autres veulent devenir pilotes de ligne, astronautes, ou footballeurs professionels. Moi j'ai bien réfléchi : quand je serai grand, je veux faire avocat. Pas "avocat à la télé à la radio et dans la presse" comme Me Collard. Trop classique et déjà vu. Non, moi je veux être un avocat coiffé comme un hérisson, qui fréquente des nanas Transformers avec des bonnets à faire passer Pamela Anderson pour Jane Birkin, et qui a dans ses poches plus d'objets que Mary Poppins et le Routard réunis !

Phoenix Right par exemple ! Lui je l'aime bien, je l'ai même déjà pris en avatar sur le forum ([lien vers le topic créé à l'insertion de l'article]). Il est un peu vieux (il doit avoir au moins trente ans), il vient juste d'être embauché dans le cabinet Fey's & Co. Il doit innocenter tous ces clients, qui ont des tonnes de problèmes. Ils ont un point commun : ils sont tous accusés de meurtre ! Je ne sais pas si c'est vrai, en tout cas je crois qu'avec Phoenix ils ont des chances de gagner, parce que Phoenix est très fort ! Il m'a raconté sa première mission, il l'a gagné tellement facilement qu'il va devoir faire ses preuves sur d'autres affaires (mais les preuves, il doit les trouver, pas les faire, si ???) Mais à chaque fois des méchants disent des choses pas très sympas sur ses clients, il appelle ça des "témoignages". Il m'a aussi raconté comme se passait une affaire : d'abord il mène une enquête et des auditions (vu son âge, il est peut-être un peu sourd ???). Par exemple pour sa deuxième enquête, il a travaillé sur un procès qui implique sa supérieure et sa soeur cadette (à sa chef, pas à lui !). Pour l'instant il a résolu cinq affaires, mais je crois qu'il en a sorti d'autres sur les épisodes suivants. Je n'ai pas bien compris ce que cela voulait dire... Ces histoires sont assez compliquées, et et liées entre elles par un fil directeur, qu'on découvre petit à petit. J'espère qu'il ne va pas le couper, sinon on ne comprendrait plus ! Il m'a dit que c'était très excitant, toutes les enquêtes sont réussies, et il aime particulièrement quand toutes les pièces du puzzle s'imbriquent. Il trouve que sa dernière mission à été particulièrement intéressante, avec un final haletant, qui mêle amitiés professionnelles avec rancoeurs personnelles, magouilles avec rivalités. Il a mis presque cinq heures à la boucler ! Et pourtant il est très fort, quelqu'un comme moi mettrait sûrement plus de temps !
Les autres missions (il parle toujours de "missions", comme s'il était Indiana Jones !) se sont terminées plus rapidement. Il aurait aimé que cela dure plus longtemps, tellement il y a pris du plaisir, mais c'est quand même un très bon souvenir ! Il a passé un très bon moment en compagnie de ces personnages, tous aussi burlesques et sympathiques. Il a rencontré un avocat de l'accusation très froid et distant mais qui a parfois montré ses failles (j'espère que ça ne fait pas trop mal), un juge rigoureux mais tête en l'air et manipulable "comme un pantin" (ça doit être rigolo !), et aussi des alliés ou des témoins à forte personnalité, tant graphiquement qu'à leur manière de parler et de réagir. "Graphiquement", c'est un mot bizarre pour des personnes, parfois on dirait qu'il parle comme dans un jeu vidéo...
Pour mener son enquête, Phoenix doit chercher l'indice qui fera basculer le procès, et la contradiction dans les témoignages accusateurs. Son travail est original, plein de suspense et de rebondissements ! Pourtant, il n'est pas une prouesse technique : la plus grande partie se passe sur des écrans fixes, mettant en scène les décors des investigations, ou bien le tribunal où il passe la moitié de son temps. Les personnages évoluent toujours au premier plan, on ne peut pas dire qu'ils sont très variés. On dirait de simples dessins, qui s'adaptent à la situation et aux dialogues en cours. Ainsi, on comptera tout au plus six ou sept mimiques par personne, qui expriment la colère ou la joie, la déception ou le doute. Mais ce n'est pas trop grave, l'essentiel est ailleurs que dans la beauté plastique. En tout cas, Phoenix lui, est très actif, il se déplace sans arrêt, par ce qu'il appelle "l'interface", très sobre et entièrement jouable au stylet, qui permet de discuter, d'inspecter les lieux, ou de présenter des preuves ou des objets qui permettent de "tirer les vers du nez" des témoins (beûûûrk c'est dégoutant parfois comme boulot !). Mais on ne le voit jamais se déplacer : il suffit de sélectionner le lieu avec un bouton, et il y apparaît instantanément ! Quand je disais qu'il était super fort... J'aurais bien aimé un peu de 3D sur les plans pour illustrer ses allers et venues, ou sur des dessins représentant des moments-clés qui s'animent (ils sont tous fixes). Quelques fois, il fait des choses pas très courantes, comme inspecter un objet sous toutes ses coutures (même quand ce c'est pas un vêtement), ou relever des empreintes digitales en soufflant du micro, mais elles sont plutôt rares. C'est dommage parce que c'est assez rigolo à faire (oui, il est sympa, il nous laisse participer).
Après la recherche de preuves, on arrive au tribunal. C'est assez impressionant, il y a le juge, qui tient son gros marteau à la main et n'arrête pas de taper avec (il me fait un peu peur), le public qui s'exclame quand des révélations sont faites, et l'avocat de l'accusation, qui n'arrête pas de contredire Phoenix (lui je ne l'aime pas trop). On commence toujours par l'audience d'un témoin. Ensuite, c'est à Phoenix d'entrer en jeu, pour le contre-interrogatoire. Là commencent les difficultés pour lui : il doit écouter attentivement les dires des témoins, afin de trouver la phrase qu'il faudra mettre en contradiction avec les faits ou les pièces à conviction. C'est là une des seules difficultés du jeu, car il peut avoir la bonne preuve mais ne pas lancer l'objection au bon moment, ou deviner le mensonge du témoin mais n'avoir rien sous la main pour étayer son accusation. Mais dans la majorité des cas, il suffit d'un peu de logique et de rigueur pour arriver faire vaciller le témoin.
L'ambiance des enquêtes et des procès est très réussie, c'est principalement dû à la qualité des histoires, très originales et prenantes. Les personnages sont très amusants, chacun à son propre comportement, exagéré et stylisé, qui rappele parfois des attitudes des manga (tu sais ce que c'est qu'un manga ?), et des réactions aux joutes verbales assez réussies. La musique aussi joue un rôle essentiel : elles se succèdent et se fondent à merveille dans les phases de jeu, allant de l'intensité de l'interrogatoire d'un suspect (en un seul mot), à la frivolité d'une adolescente, ou la gravité du moment du verdict.
Les missions sont conçues de façon à ne jamais être bloqué par le manque d'une preuve, ou l'oubli d'un témoin à auditionner. Les dialogues et les lieux ne deviennent accessibles que quand on a accompli toutes les tâches nécessaires au bon déroulement de l'enquête. C'est un choix intelligent car il permet à tous (même à moi !) de mener proprement l'enquête, sans oublier une preuve à relever, ou une question à poser. Mais ce système peut aussi frustrer un enquêteur plus confirmé, qui pourrait sentir dans cette linéarité une absence de liberté et d'initiative. On ne peut jamais sortir du chemin tracé par les scénaristes (on se croirait parfois dans un film), les rares occasions de se tromper étant durant les audiences, où les erreurs d'accusation ou de preuves dévoilées au mauvais moment sont sanctionnées par le juge (je vous disais qu'il n'était pas très sympa !). Au bout de cinq erreurs, il estime en effet que Phoenix a échoué dans la course à l'innocence de son client, qui est condamné. Mais Phoenix a un super plan, il sauvegarde tout le temps ! Ainsi il peut s'arrêter avant un passage délicat, ce qui lui permet de continuer l'enquête comme si de rien n'était s'il va dans la mauvaise direction.
On aura du mal à quitter Phoenix tellement on s'amuse avec lui. Si on peut être déçu par la linéarité des enquêtes, qui réduit le temps de jeu, on ne peut qu'applaudir l'imagination des développeurs, qui nous offrent une aventure originale, bien conçue, attachante et terriblement prenante. Phoenix est, depuis ses premières missions, devenu très célèbre, toutes ses qualités ont été reconnues par le public, puisque trois autres volets ont suivi et qu'un cinquième est en préparation au Japon (Phoenix est polyglotte, il travaille souvent là-bas). Le Phoenix renaît toujours de ses cendres... ce qui est aussi le cas de mes devoirs, malheureusement ! D'ailleurs je file, je dois travailler dur pour devenir moi aussi un super avocat !
Jarodd
Images issues de la version anglaise du jeu, sur GBA
Titre complet : Phoenix Right : Ace Attorney
Plateformes : GBA, DS
Sortie (DS) : mars 2006
Langue : français
Développeur : Capcom
Editeur : Capcom
Classification : tout public
Sites officiels, sources des images :
- Ace-Attorney.com
- Capcom.com
- Shop.capcom.com