Magazine Culture
C'est poussée par la critique et les avis enthousiastes de mes copains libraires chez Filigranes, que je me suis plongée dans la lecture d'Une fille, qui danse de Julian Barnes (Mercure de France). Légèrement décontenancée par la première partie du livre, où Tony, le narrateur raconte ses souvenirs d'une jeunesse passée en Angleterre dans les années 60 – une histoire que j'avais l'impression d'avoir lue cent fois – j'ai été très vite prise au piège de la deuxième partie du roman. On avait laissé Tony à 22 ans, son diplôme en poche, apprenant que Veronica, sa petite amie, était amoureuse de son meilleur ami, Adrian. On le retrouve, 40 ans plus tard. Il s'est marié et a divorcé, a eu une fille et mène une existence calme et sans aspérités. Jusqu'à ce qu'il reçoive un courrier de notaire lui annonçant que la mère de Veronica, lui a légué le journal intime d'Adrian. A partir de là les souvenirs vont remonter à la mémoire de Tony, donnant un tout autre éclairage à la première partie du livre et lui permettant de comprendre enfin ce qui s'est passé… Ce très beau roman joue sur le point de vue du narrateur: on croit - à tort -Tony lorsqu'il raconte son histoire alors que c'est la présence muette de Veronica qui lui donnera toute son ampleur. Réflexion sur le temps, la mémoire, et les souvenirs Une fille, qui danse, est un livre mélancolique dont on ne sort pas indemne.