1001 films : Le journal d'un curé de campagne.
Fait partie de la liste des 1000 meilleurs films du 20ème siècle
On peut retrouver cette liste sur icheckmovies
Film français réalisé en 1950 par Robert Bresson (1901-1999)
Avec des acteurs non-professionnels comme d'habitude chez Bresson. Claude Laydu (le curé)
Adaptation du roman Le journal d'un curé de campagne de Georges Bernanos, publié en 1936.
Pauvre curé de campagne, il aurait mieux fait d'atterrir dans un village québécois où il aurait été traité comme un prince tant les concepts d'athéisme et d'anticléricalisme étaient à des années-lumière de cette société rurale traditionnelle - c'était avant la Révolution tranquille du début des années 1960 qui allait renvoyer dans les livres d'histoire le catholicisme orthodoxe qui a enchaîné cette société pendant plus de trois siècles.
Au début du film, on a l'impression qu'on est parti pour un grand tour au pays du mysticisme à cause du comportement alimentaire du curé qui limite sa diète à du pain rassis trempé dans du vin sucré. En fait, il a un cancer de l'estomac en route, ce qui l'oblige à se comporter comme un de ces mystiques masochistes qui aiment se faire souffrir en vue d'une canonisation éventuelle, d'autres préfèrent se jeter en chute libre d'un ballon à plus de 39 000 mètres d'altitude.
On voyant ce film, on pense : Bresson, ce Dreyer français.
On est dans les années 30, on circule à vélo dans les villages français. Me souviens de mon premier voyage en France - décembre 1975 - et de ma surprise de voir tant de personnes à vélo dès que nous parcourions les petites routes de campagne.(En moins de 10 ans, le vélo disparaîtra du paysage français). Il n'y avait plus de vélos au Québec depuis belle lurette ni pour le transport, ni pour le loisir si on excepte les enfants. Le retour du vélo au Québec se fera à partir des années 1990. À telle enseigne que Montréal en 2012 est considérée la ville où le vélo est le plus pratiqué en Amérique.
Vous décidez de ne lire qu'une critique de ce film, je vous conjure de lire le texte qu'André Bazin a écrit dans le numéro de juin 1951 (numéro 3) des Cahiers du Cinéma. Une citation que j'aime : "Doit-on dire du Journal d'un curé de campagne qu'il est un film muet avec des sous-titres parlés?" Une formule que j'aurais aimé trouvée.
Ambricourt, commune de 114 habitants du département du Pas-de-Calais, comptait 182 habitants lors de la rédaction du roman par Georges Bernanos.
Venise 1951: Trois prix
Évaluation Mediafilm : Cote 1. Chef d’œuvre
Visionné, la première fois, le 31 octobre 1988 au cinéma Reflet Médicis, rue Champollion à Paris, lors du festival Les éternels du cinéma français (1930-1960)
31 octobre, c'est le début à Paris de cette saison de brumes matinales, de froidure et de grisaille que l'on retrouve dans ce film de Bresson où il fait novembre dans les paysages et dans les cœurs.
Mon 239ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider