Notre narrateur, Paul Steiner, quarantaine, auteur d’une dizaine de romans, scénariste de quelques films, issu de la banlieue parisienne. Aujourd’hui, son monde s’effondre, un divorce, tout disparaît, s’absente. Sa femme, ses deux enfants, sa maison de pierre aux volets lilas. Selon sa femme, Paul n’était qu’un enfant gâté inapte au bonheur et à la légèreté, un type à qui la vie avait tout donné, de l’amour des enfants merveilleux une vie sans contrainte et vouée à l’écriture, et qui n’avait jamais su être à la hauteur de ce qu’on lui offrait.
Ses parents vieillissants, sa mère hospitalisée, sa maison natale, le ramène vers cette tristesse dont les lieux où les souvenirs affluent : leur vie me plongeait dans une mélancolie poisseuse, une nostalgie douloureuse, typiquement le genre d’état que je détestais, qui me fragilisait, me rendait sentimental et me renvoyait une image de moi-même que je vomissais. Là-bas, il redécouvre ses amis du lycée, son amour de jeunesse, sa mère, son père, où « la France était devenu un pays de l’avant, « On n’est plus chez nous ». Il me semblait qu’un pan entier du pays vivait avec un œil dans le rétroviseur, la pédale sur le frein, la nostalgie d’un temps qui n’avait pas existé en bandoulière, du sépia plein les doigts.
Un douzième roman, pour Olivier Adam, un goncourable non sélectionné, son bilan, son questionnement sur la France, son Paris et sa banlieue, son époque, sa génération, son présent, sa mélancolie. Mon préféré, encore et toujours cette morosité larmoyante qui le stylise si tendrement.