« Blood diamond », jamais une pierre précieuse n’a aussi bien porté son nom.
Les ventes de bijoux de diamants ont atteint un niveau record en 2011. Et d’après une étude publiée par Bain & Company, les ventes mondiales de diamants progresseront à un rythme annuel de 6 % d’ici 2020, dopées par la demande de la Chine et de l’Inde.
D’ici 2020, la CHine et l’Inde représenteront environ 36% du marché. Les centaines de millions de chinois et d’Indiens qui vivent dans la misère la plus absolue avec moins de 1 dollar par jour vont être heureux de l’apprendre.
Malgré une hausse des prix considérable en raison de la forte demande et de la baisse de l’offre (31% sur les diamants bruts et 24% pour les diamants polis), les ventes n’ont pas baissé.
En France, l’étude révèle aussi que 65% des foyers français à bas revenus détiennent au moins un diamant. Un chiffre qui grimpe à 75% pour les foyers à hauts revenus. Six Françaises sur dix affirment par ailleurs avoir reçu une bague en diamant pour leurs fiançailles. En revanche, seuls 15% des Français voient les diamants comme un investissement, contre plus de la moitié des Indiens.
Rassurons les argentés, les Français à bas revenus ne vont pas pouvoir garder leur diamant bien longtemps. Ça a déjà commencé: or, bijoux, tout ce qui brille est vendu pour pouvoir boucler les fins de mois. En 2011, au moment où les ventes de diamants ont explosé, d’autres vendaient leurs bijoux de famille. Daniel Blin, agent de change, affirmait alors «Depuis quelques semaines, nous sommes débordés». «Les clients sont de plus en plus nombreux, et nous avons du mal à assumer à la fois les transactions, les expertises et les nombreux conseils que nous donnons aux clients pour se repérer sur ce marché très spécifique».
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Quant aux conditions d’exploitation des diamants, c’est comme pour toutes les ressources d’Afrique qu’on pille à qui mieux mieux. Conflits, massacres, violences, multinationales, corruption, esclavagisme, droits de l’Homme aux oubliettes. Le cocktail classique et immonde.
Le massacre de la mine de platine de Marikana en Afrique du Sud en août 2012 en est un parfait exemple.
Le système de certification du processus de Kimberley (SCPK), communément appelé processus de Kimberley (PK), a été créé en 2003 pour stopper et prévenir le commerce des «diamants de guerre» qui a coûté la vie à des milliers de personnes au cours des deux dernières décennies.
Le certificat atteste que la vente de diamants bruts ne sert pas à financer un conflit armé et évite que les diamants des conflits n’arrivent sur le marché légal.
Mais ce n’est que poudre aux yeux destinée à acheter la bonne conscience des clients potentiels.
Dans les mines de diamants, les choses sont aussi effroyables malgré le processus de Kimberley dont les dirigeants locaux et la Chine et l’Inde n’ont que faire tant la demande est forte.
Les «diamants de la guerre», ou «diamants de sang» ont servi à financer des guerres civiles qui ont déchiré le continent africain dans les années 1990. Malgré Kimberley, ça continue. Comme prévu.
Source: Jolpress