Magazine Journal intime

Débridez-vous qu’ils disaient

Par Barthelemy85 @Barth_et_lemy

Débridez-vous qu’ils disaientChaque premier samedi du mois, aux alentours de minuit, a lieu la soirée du Department-H 2099. L’une des soirées fétichistes les plus populaires de Tokyo. Le spectacle commence dès le combini (magasin ouvert 24h/24) du coin. Trans, trav, SM, et curieux font la queue au magasin pour s’acheter quelques bières et autres boissons car l’alcool n’est pas vendu pendant la soirée. Dans la file d’attente, j’imagine la lassitude des pauvres caissiers qui, chaque mois, voient un défilé que Michou doit leur envier.

Une fois mes munitions en mains, il est l’heure de faire le grand saut. Le videur me donne un flyer avec les règles à respecter :

  1. Bring your own bottles of drinks and food
  2. Re-entries permitted
  3. No excessive drinking and No Indiscreet behavior allowed at our event
  4. Please ask first before talking pictures
  5. Please smoke only in the designated areas
  6. We will ask you to pay cleaning charges if you spill any beverages on the carpets on the 6th floor extensively

Débridez-vous qu’ils disaient
Je devrais m’en sortir. Je monte dans l’ascenseur et je m’attends au pire. Après m’être acquitté du droit d’entrée (50€), je pénètre dans une salle, l’antichambre de la débauche, où je tombe nez à nez avec une femme ligotée dans une sorte d’aquarium sans eau. Derrière moi, sur ma droite, je vois le bout rouge de la soirée, l’homme que j’ai nommé  » El Masturbator ». En string et cagoule, il a passé la nuit à s’astiquer le grain de riz. Je reste encore impressionné par cette performance.

Il est temps de faire le grand saut. La salle ressemble à un ancien cinéma, sur scène un défilé de travestis et autres curiosités.

Débridez-vous qu’ils disaient
Je descends voir ce qu’il se passe à l’étage en dessous. Je fais le tour des différents stands. Vente de cravache, DVD, fouets…pose de dents de vampire. Le stand le plus improbable, est celui de la bande de geeks, qui au milieu de cette cour des miracles réussissent à se concentrer sur des maquettes des robots gundam. Je n’ai toujours pas compris le rapport.

Au fur et à mesure que le temps passe, les choses s’animent. Alors que sur scène un homme s’agrafe des ballons de baudruche sur le corps, un japonais en culotte, le regard vide, passe à mes côtés avec une laisse autour du cou, tout en se faisant fouetter par les habitués. Je reverrai d’ailleurs cet homme un peu plus tard dans la nuit, mais dans le métro cette fois, et habillé.

Débridez-vous qu’ils disaient
Sur les canapés ce n’est pas toujours beau à voir, de « fist en aiguille », je ne sais pas quoi penser du spectacle qui s’offre à moi. Je fais quelques mètres, et je retouve « El Masturbator » qui profite de deux japonaises qui comment à se tripoter.

Il est bientôt 5h, j’en ai assez vu. L’heure de rentrer. Au moment de quitter les lieux, je vois un homme sur une chaise, avec, attention messieurs, un coton tige enfoncé dans l’urètre. Cette image me hante encore, et s’amplifie quand je me nettoie les oreilles. Je ne verrai plus jamais un coton tige comme avant…

Reportage de VICE Japon, réalisé pendant cette soirée :

Débridez-vous qu’ils disaient
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DepartmentH-9
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